Selon des études récentes, nourrir les veaux laitiers à volonté aurait un avantage pour leur croissance. Mais qu’en est-il pour leurs comportements? Actuellement, la recommandation dans le code de pratique pour le soin et la manipulation des bovins est d’offrir une quantité d’aliment lacté équivalente à 20% de leur poids à la naissance. Selon le projet de recherche de l’étudiant à la maîtrise Ousmane Magassa, de l’Université Laval, les comportements des animaux sont considérés adéquats peu importe leur mode d’alimentation, à volonté ou en suivant la recommandation.
Gros buveurs contre petits buveurs
Ce constat a été fait en comparant les comportements de 114 génisses laitières Holstein nourries selon un traitement d’alimentation lactée à 20 % du poids vif à la naissance ou un traitement à volonté, et ce, en périodes du pic de la consommation lactée, au sevrage et après ce dernier.
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Le projet, tenu sous la direction d’Édith Charbonneau, chercheuse au Département des sciences animales de l’Université Laval, et d’Elsa Vasseur, chercheuse au Département des sciences animales de l’Université McGill, a été réalisé dans deux fermes laitières commerciales du Québec.
Les scientifiques ont d’abord validé la quantité de lactoremplaceur consommé selon les deux modes d’alimentation. Dans les deux fermes, lors du pic de consommation, pour les veaux nourris selon la recommandation canadienne, le volume de liquide était plafonné à 8,3 litres par jour. Les animaux recevant le traitement à volonté ont bu jusqu’à 12,4 litres.
Ousmane Magassa et son équipe ont ensuite analysé, à l’aide d’accéléromètres, le temps total passé en position couchée, ainsi que la durée et la fréquence des épisodes couchés. Ils ont également observé en direct pendant quelques jours, à raison de deux fois par jour, les comportements alimentaires aux mangeoires et à l’abreuvoir, la posture couchée et les comportements dits redirigés, comme le tétage d’un autre veau ou le déplacement d’un veau au distributeur.
Même repos…ou presque
Boire plus ou moins de lactoremplaceur n’affecterait pas vraiment le temps total passé coucher. Cependant, les veaux nourris selon la recommandation canadienne ont des épisodes couchés plus longs, particulièrement lors du pic de consommation : sept minutes de plus que les génisses nourries à volonté.
C’est le scénario contraire pour la fréquence des épisodes couchés. Si cette fréquence diminue avec l’âge de l’animal, elle reste supérieure chez les veaux nourris à volonté, particulièrement lors du pic de consommation où elle atteint trois épisodes de plus.
Les comportements alimentaires, d’abreuvement et redirigés ne semblent pas non plus différer de manière importante selon la quantité de lactoremplaceur consommé.
De tels résultats tombent à point alors que les distributeurs automatiques, aussi appelés louves, ont de plus en plus la cote pour nourrir les génisses. Comme cette technologie permet de laisser plus facilement les animaux boire à leur guise, il importe de bien cerner les impacts d’un tel mode d’alimentation.
L’équipe d’Édith Charbonneau s’affaire d’ailleurs actuellement à comparer les effets des deux régimes alimentaires sur la croissance et la lactation des animaux, mais aussi sur le portefeuille des producteurs. Résultats à venir bientôt.
Source : Novalait