Les bovins sont pointés du doigt pour leur rôle dans l’environnement, en particulier dans le réchauffement climatique. Cependant, selon le professeur émérite John McKinnon de l’Université de la Saskatchewan, il faut regarder les deux côtés de la médaille lorsqu’on parle du rôle des bovins.
La digestion en cause
Pour bien comprendre, il faut regarder du côté de la digestion des bovins. Dans les parties de l’estomac des bovins, une importante colonie bactérienne y vit. Toute l’activité y est dirigée pour permettre la survie et la multiplication de la population bactérienne.
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Plusieurs sous-produits de cette fermentation sont positifs, d’autre négatifs. Parmi les positifs, on retrouve les acides gras volatiles absorbés par la paroi ruminale et qui nourrissent l’animal. De plus, les bactéries sont évacuées dans l’intestin avec les aliments non digérés et servent de source d’aliment riche pour le bovin. Cette combinaison permet aux bovins de convertir un aliment difficilement digestible pour l’humain en aliment « sain et précieux » pour l’humain.
« D’autre part, la fermentation produit plusieurs gaz dans le rumen susceptibles d’affecter l’environnement. Ceux-ci comprennent l’hydrogène, le dioxyde de carbone et l’azote », écrit John McKinnon dans un article paru sur le site web de CanadianCattleman.ca. Le méthane est produit dans une étape ultérieure visant à réduire la concentration d’hydrogène gazeux. Cette activité des bactéries méthanogènes est essentielle car l’accumulation excessive d’hydrogène gazeux peut arrêter la fermentation du rumen. Le méthane sert donc à éliminer l’hydrogène lorsque l’animal éructe.
« La production de méthane dans le rumen a deux conséquences graves. Premièrement, le méthane représente une perte d’énergie pour l’animal, car il est perdu pour l’environnement. Peut-être plus sérieusement, comme indiqué ci-dessus, le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique », explique John McKinnon.
La recherche à la rescousse
John McKinnon explique dont qu’il y a deux côtés à ce débat. « Personnellement, je pense qu’il est irréaliste de s’attendre à ce que nous éliminions les émissions de méthane provenant du bétail », dit-il.
Il faut donc plutôt chercher à réduire les émissions afin de minimiser l’impact environnemental de l’industrie. Et c’est un domaine de recherche actif.
Les approches de ce domaine de recherche comprennent :
- La recherche d’additifs/ingrédients alimentaires qui modifient la fermentation et réduisent les émissions de méthane;
- la sélection génétique des bovins pour réduire la production de méthane;
- la manipulation du microbiome du rumen pour réduire le rôle des méthanogènes dans la fermentation;
- la documentation de la véritable empreinte environnementale de l’industrie, pas seulement les émissions de méthane.
Entretemps, le chercheur dit que la meilleure façon pour les producteurs de réduire leurs émissions de gaz à effets de serre est d’avoir l’exploitation la plus efficace et la plus durable possible.