Une récente investigation rappelle aux producteurs bovins l’importance du sélénium pour leurs animaux. Le professeur titulaire et directeur du département de biomédecine vétérinaire Younès Chorfi a présenté les résultats d’analyses que son laboratoire a effectuées sur les échantillons prélevés dans des parcs d’engraissement du Québec lors de la journée bovine annuelle organisée par Merck Santé animale.
Des veaux performaient moins bien dans un parc d’engraissement. Pour voir toute l’étendue de la problématique, l’agronome Christian Bernier et le médecin vétérinaire Charles Bernier, spécialisé en médecine bovine, ont investigué la situation avec l’aide du Dr Chorfi afin de trouver la source du problème. Une vingtaine de veaux a été échantillonnée dans quatre parcs d’engraissement. La sélection des veaux a été faite afin de représenter l’ensemble des veaux du Québec. Le profil métabolique a été effectué, en plus des analyses de sélénium et de vitamine E.
Les résultats ont démontré que l’équilibre énergétique, les protéines, les macrominéraux, les enzymes hépatiques, le sel et l’hydratation, l’équilibre acide-base et le cuivre, étaient adéquats. Au point de vue du zinc, une ferme démontrait des résultats un peu trop bas. Trois fermes avaient une vitamine E dans les normes, mais avec une certaine variation entre les individus.
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Attention aux carences!
C’est du côté du sélénium que la carence était la plus marquée. « Si on regarde l’ensemble des animaux au niveau du sélénium, ils sont quasiment tous sous la norme de 0,7 µmol/L. Ils sont très très très carencés », dit le Dr Chorfi. Ce chercheur a fait plusieurs projets de recherche sur le sélénium. Il connaît très bien le sujet.
Le Québec fait partie de ces régions de l’Amérique du Nord où il y a une carence très importante de sélénium dans le sol et cela se reflète dans la très faible teneur en sélénium des fourrages. Il faut donc supplémenter. On parle d’une teneur de moins de 0,05 ppm dans le sol pour l’ensemble de la province.
C’est pourquoi Younès Chorfi rappelle qu’il faut supplémenter en sélénium. Il existe deux formes de sélénium : organique et inorganique. Le sélénium organique est entièrement absorbé alors que l’inorganique n’est pas entièrement absorbé. « Dans les cas où il y a problématique de carence en sélénium, on recommande de donner le sélénium organique parce que ça permet d’augmenter la concentration de sélénium sanguin de manière très absorbante et rapidement », dit le Dr Chorfi. Le chercheur ajoute que le sélénium est important en raison de son rôle antioxydant. Il agit sur le système immunitaire.
Pour ce qui est de la vitamine E, Younès Chorfi explique qu’il faut supplémenter, car 80% de cette vitamine présente dans les fourrages se dégrade après la récolte. La vitamine E a de nombreux effets, dont celui d’antioxydant et de protection en cas de carence en sélénium. « Si vous êtes à la fois déficient en sélénium et en vitamine E, alors là, vous devez absolument supplémenter », dit le chercheur. Pour savoir s’il y a une carence sur les animaux nouvellement arrivés, il ne recommande pas de tester tous les animaux, mais de prendre un échantillon représentatif des animaux et de les faire analyser. La Journée bovine Merck Santé animale a attiré 115 personnes à Saint-Blaise-sur-Richelieu. Il s’agit d’une des meilleures années en termes de participation.
