Un Rendez-vous avicole sous l’ombre de l’influenza aviaire

Année financière difficile en vue

Publié: 18 novembre 2022

désinfection, biosécurité, Rendez-vous avicole, AQINAC

Les participants au Rendez-vous avicole étaient heureux de se retrouver en présentiel après deux ans de virtuel le 15 novembre à Saint-Hyacinthe , et ce, malgré l’ombre de l’influenza aviaire qui planait au-dessus de l’évènement. En ouverture de la journée, le coprésident du comité organisateur Alexandre Lebel a expliqué que « c’était très important de maintenir l’évènement filière ».

Avant la tenue de la journée, l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), qui organisait l’évènement, avait communiqué avec l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA) pour demander son expertise. En entrevue, le président-directeur général, Sébastien Lacroix, explique que la décision a été prise de maintenir l’évènement, mais de mettre en place des mesures de biosécurité et d’informer les participants sur les mesures de biosécurité à prendre. Pour l’occasion, un pédiluve a été installé à l’entrée de la section dédiée à l’évènement au Centre des Congrès de Saint-Hyacinthe où chaque participant devait se désinfecter les pieds. De plus, en début et en fin de journée, le vétérinaire Ghislain Hébert, de l’EQCMA, est venu donner ses consignes aux participants.

« On veut ramener chez nous ces connaissances (acquises durant la journée), pas le virus », a-t-il dit aux participants à la fin de la journée. Pour cela, il leur a recommandé d’appliquer les mesures de biosécurité mises en place par l’EQCMA, le carton vert, soit le protocole de biosécurité courante. Son intervention visait à leur rappeler qu’il n’était pas le temps de se rendre directement dans les poulaillers au retour de l’évènement, mais il recommandait plutôt de laisser l’auto à la maison et de changer ses vêtements et ses chaussures avant d’aller dans le site d’élevage.

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Quelques producteurs rencontrés durant la journée ont expliqué avoir rehaussé leurs mesures de biosécurité à l’entrée de leurs poulaillers et avoir sensibilisé leurs employés. L’un disait avoir demandé aux travailleurs de porter une deuxième paire de bottes jetables avant d’entrer dans le parquet. Un autre disait avoir installé une barrière physique à l’entrée de chaque poulailler. Une autre encore disait avoir fait comprendre à ses travailleurs étrangers temporaires que le fait de ne pas appliquer les mesures rehaussées de biosécurité pourrait vouloir dire ne plus avoir de travail pour eux pour un certain temps. 

Parlez à votre conseiller financier!

La conférence du stratège de marché Simon Brière chez R.J. O’Brien a été bien appréciée par les participants. Le titre Perspectives économiques : 2022, une année rocambolesque! était évocateur de la situation. L’année a été marquée par une inflation importante. « C’est un phénomène mondial », a expliqué Simon Brière. En pareil cas, c’est le taux d’intérêt qui en souffre puisque c’est le remède à l’inflation. Toutefois, Simon Brière s’attend à ce que la hausse marquée des taux d’intérêt des derniers mois tire à sa fin. Le gros des augmentations est passé. Il met en garde les producteurs pour les effets des hausses de taux d’intérêt. Toutefois, le taux d’endettement risque de faire mal au secteur agricole.

Du côté des marchés des grains, les prix du maïs et du soya sont très élevés, à des niveaux records, parce que nous sommes en situation de pénurie en raison de la guerre en Ukraine. Et la situation ne risque pas de s’améliorer à court terme. En conséquence, le cheptel porcin est en décroissance, mais pas la volaille. Il y a un effet de substitution. Toutefois, le haut coût d’alimentation aura un impact important sur les liquidités des entreprises agricoles.

Autre enjeu pour la prochaine année : le coût des engrais. La Russie et la Chine sont les deux principaux producteurs d’engrais. Le Canada est le troisième. Il y aura des engrais, mais ils seront dispendieux et il risque d’y avoir des retards importants de livraisons. Il faudra commander tôt pour la prochaine année et payer le prix élevé.

Selon lui, tous ces phénomènes laissent entrevoir une période financière difficile à venir pour les producteurs. C’est le temps, selon lui, de s’asseoir avec son conseiller financier.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.