Une bonne gestion du colostrum permettra aux veaux nouveau-nés de bien se développer

Une vidéo a été produite par le Beef Research Council

Publié: 1 mars 2022

Veau nouveau-né prêt à boire son colostrum

Veiller à ce que les veaux nouveau-nés consomment du colostrum est l’une des stratégies de régie les plus importantes que les producteurs vache-veau peuvent appliquer pour obtenir des veaux en bonne santé. Le colostrum fournit des anticorps essentiels (tel que l’immunoglobuline G ou IgG) à un veau pratiquement dépourvu de système immunitaire.

Le Beef Research Council a produit une vidéo et publié un article sur le sujet sur le site web CanadianCattleman.ca.

Le colostrum contient également des graisses, des vitamines, des protéines et d’autres cellules immunitaires essentielles pour fournir au veau l’énergie, la chaleur et l’immunité locale dont il a besoin pour prendre du poids au cours des premiers jours de sa vie. Cette immunité initiale protégera le contre les maladies telles que la diarrhée, les abcès du nombril, l’arthrite septique et la pneumonie.

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Les veaux qui naissent sans assistance et sans difficulté se tiendront généralement debout et téteront de leur mère une à deux heures après leur naissance. Cependant, les veaux qui connaissent une naissance difficile ou prolongée, qui ont la langue enflée, qui souffrent d’hypothermie ou qui sont un jumeau peuvent être moins vigoureux et incapables de se tenir debout et de téter pendant cette période critique. Une vache avec un gros pis, une mauvaise suspension du pis et/ou de gros trayons peut également limiter la capacité d’un veau à recevoir un colostrum adéquat.

Il est crucial pour les producteurs d’observer les veaux nouveau-nés pour s’assurer qu’ils ont reçu du colostrum et d’intervenir si nécessaire. Regardez attentivement pour voir si l’un des trayons de la vache a été tété, sentez si le ventre du veau est plein et vérifiez les sabots pour voir si la capsule caoutchouteuse a été usée pour indiquer qu’elle se tient debout. Vérifier le réflexe de succion d’un veau en mettant ses doigts dans la bouche du veau est également un indicateur simple pour démontrer si le réflexe de succion est faible et si le veau a besoin d’être supplémenté en colostrum.

Voici ce qu’il faut considérer lorsqu’on donne du colostrum à un veau:

• L’intervention précoce est essentielle. L’absorption des anticorps chute six heures après la naissance, et à la douzième heure, la capacité intestinale à absorber les anticorps diminue de moitié. Après 24 heures, l’intestin du veau sera «fermé» et ne permettra plus le passage d’anticorps à travers la muqueuse intestinale.

• Les veaux de boucherie doivent recevoir au moins deux litres (ou 8,5 tasses; 0,5 gallon) de colostrum dans les deux premières heures suivant leur naissance. Si vous donnez du colostrum, assurez-vous qu’il soit réchauffé à 38 °C (100 °F).

• Un peu de colostrum vaut mieux que rien. Si vous pensez qu’un veau n’a pas reçu de colostrum et que vous êtes dans la fenêtre de 24 heures, fournissez-le. Après 24 heures, tout colostrum administré ne sera pas absorbé et constitue un gaspillage d’IgG de bonne qualité.

• Essayez toujours de donner le colostrum au biberon en premier, ce qui permet au colostrum de pénétrer dans la caillette où l’absorption des anticorps est maximisée. En revanche, l’alimentation par sonde place d’abord le colostrum dans le rumen, où l’absorption des anticorps est limitée, et le colostrum n’atteint l’abomasum qu’une fois que le rumen déborde.

• La meilleure source de colostrum provient de votre propre troupeau. Le colostrum peut être trait de la vache nouvellement vêlée ou recueilli d’une autre vache à la ferme et congelé et stocké jusqu’à un an. Cela garantit que le colostrum reçu offre une immunité au veau contre les maladies spécifiques à votre ferme et à l’environnement du veau tout en maintenant un troupeau fermé.

• Ne donnez pas de colostrum aux veaux provenant d’autres fermes en raison du risque de transmission de maladies telles que E. coliSalmonella spp., Mycoplasma bovis et MAP (Mycobacterium avium paratuberculosis, le précurseur de la maladie de Johne).

• Pour le conserver, placez le colostrum dans un grand sac Ziplock et congelez-le en le posant à plat. Assurez-vous d’étiqueter les sacs et de les utiliser dans l’année qui suit leur stockage.

• Ne décongelez jamais le colostrum au micro-ondes car cela détruirait les anticorps. Au lieu de cela, placez le sac Ziplock congelé dans un seau d’eau tiède et laissez-le décongeler et se réchauffer lentement.

• Les produits de remplacement ou de supplément de colostrum sont suffisants si d’autres options ne sont pas disponibles, mais rappelez-vous que les produits étiquetés comme «supplément de colostrum» ne fournissent pas suffisamment d’anticorps aux veaux et ne peuvent pas être seuls. Les produits «supplémentaires» peuvent donner un coup de pouce aux veaux qui ont bu du colostrum mais qui ont besoin de plus d’énergie, de graisses et de protéines avec un peu d’IgG. Pour les veaux qui n’ont pas eu d’autre colostrum, utilisez un produit étiqueté comme «remplacement du colostrum». Quelle que soit la source, le colostrum doit contenir un minimum de 100 g d’IgG jet usqu’à 300 g d’IgG. Très peu de produits de remplacement du colostrum fournissent 100 g, alors lisez attentivement l’étiquette.

• Ne donnez pas aux veaux de boucherie du colostrum provenant d’animaux laitiers, car la concentration d’anticorps dans le colostrum laitier est généralement inférieure à celle du colostrum de bœuf.

Une bonne gestion du colostrum sur votre exploitation peut minimiser le risque de maladie et de décès et augmenter la croissance des veaux pré-sevrés. S’assurer que chaque veau a reçu suffisamment de colostrum fournira aux veaux le meilleur départ pour une vie saine et productive.

Pour plus d’informations, visitez la page Web du Beef Cattle Research Council sur le vêlage et la gestion des veaux.

Article du Beef Cattle Research Council traduit par Marie-Josée Parent

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