Nous savons qu’il est crucial de fournir suffisamment de colostrum de haute qualité peu de temps après la naissance pour assurer la santé des veaux et avoir des effets à long terme sur leur performance.
Mais pourrait-il y avoir des avantages à nourrir au colostrum même après que le transfert passif des anticorps soit censé avoir eu lieu ?
C’est ce que visait à découvrir une récente étude du professeur Michael Steele et de l’étudiante à la maîtrise Hannah McCarthy. L’équipe de recherche du Collège d’agriculture de l’Ontario (OAC) de l’Université de Guelph cherchait à comprendre les effets de la supplémentation en colostrum au-delà du premier jour de vie chez les génisses Holstein.
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Ils ont étudié les effets de l’ajout de substitut de colostrum à l’alimentation au lait sur la croissance, les IgG sériques et le risque de diarrhée, de maladies respiratoires bovines (MRB) et de mortalité au cours des premiers jours de vie.
200 génisses, quatre traitements
L’équipe fait son étude auprès de 200 génisses Holstein dans une grande ferme laitière en Ontario, les répartissant en quatre groupes de traitement. Toutes les génisses ont reçu deux repas de substitut de colostrum dans les 12 heures suivant la naissance.
- Groupe témoin : Les veaux ont été nourris avec 450 grammes de substitut de lait deux fois par jour entre deux et 14 jours d’âge.
- Groupe de transition : ces génisses ont reçu un mélange de 380 grammes de substitut de colostrum et 225 grammes de substitut de lait deux fois par jour aux jours deux et trois, puis 450 grammes de substitut de lait seul deux fois par jour du jour quatre au jour 14.
- Groupe prolongé : ces génisses ont reçu un mélange de 45 grammes de substitut de colostrum et 450 grammes de substitut de lait deux fois par jour du jour deux au jour 14.
- Groupe de transition et prolongé combinés : ces génisses ont reçu 380 grammes de substitut de colostrum et 225 grammes de substitut de lait deux fois par jour aux jours deux et trois, puis 45 grammes de substitut de colostrum et 450 grammes de substitut de lait deux fois par jour du jour quatre au jour 14.
Du jour 15 au jour 41, tous les veaux ont été nourris avec 600 grammes de substitut de lait deux fois par jour.
L’étude a nécessité un horaire intensif, l’équipe travaillant par roulement la nuit à la ferme pour être présente lors des naissances des veaux et pour respecter l’horaire exigeant d’alimentation et d’échantillonnage sur 49 jours pour chaque veau.
Pour suivre la santé des veaux, des échantillons de sang ont été prélevés quotidiennement jusqu’au septième jour, puis hebdomadairement jusqu’au 49e jour. Le poids a été enregistré à la naissance, puis chaque semaine jusqu’au 49e jour. Des évaluations de santé ont été effectuées quotidiennement pour détecter les maladies respiratoires bovines (MRB) et la diarrhée.
Principales conclusions
La supplémentation en colostrum au-delà du premier jour de vie a amélioré la santé et la croissance des veaux avant le sevrage.
Les génisses des groupes de traitement prolongé et de transition ont présenté une augmentation du gain moyen quotidien aux deuxième et troisième semaines, un risque réduit de diarrhée au cours des trois premières semaines de vie et des chances accrues de survie pendant la période pré-sevrage par rapport aux génisses du groupe témoin. Aucune différence n’a été observée pour les maladies respiratoires bovines.
Des recherches futures pourraient chercher à optimiser la quantité de colostrum utilisée pour soutenir la santé et la croissance.
« Cette méthode, qui a pris son origine en Allemagne, est déjà courante dans d’autres industries animales, comme celle des poulets de chair », explique Michael Steele. « Elle pourrait changer la façon dont nous nourrissons les veaux dans l’industrie laitière, en particulier aux deux à trois semaines d’âge, période où nous savons qu’ils sont particulièrement susceptibles à la diarrhée. »
Cet article est une traduction d’une publication de DairyPlus sur Farmtario. Pour plus d’informations, entrez directement en contact avec le Professeur Michael Steele du Département des biosciences animales à l’Université de Guelph.
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