Les entreprises laitières ayant la meilleure rentabilité sont celles qui remboursent le plus vite l’élevage de leurs génisses et qui font plus de profit par vache. Tel est la conclusion d’une présentation de Rodrigo Molano, stagiaire postdoctorat chez Lactanet, et de Léonie Laflamme-Michaud, étudiante au doctorat à l’Université Laval lors du Symposium sur les bovins laitiers 2023.
Pour y arriver, Rodrigo Molano et Léonie Laflamme-Michaud ont trois messages. Il faut :
– gérer les coûts d’élevage;
– optimiser la première lactation;
– rationaliser l’inventaire.
Gérer les coûts d’élevage
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Problème criant de financement dans le bœuf
Avec les prix des veaux qui ont explosé depuis 2022, les producteurs de veaux et de bouvillons ont de la difficulté à financer l’achat d’animaux. Il en résulte des places vides dans les bâtiments.
Le coût d’élevage médian est de 4566$, tel que démontré dans l’étude menée sur 93 fermes laitières, dont 87 conventionnelles d’avril 2021 à mai 2022. Cette valeur est toutefois très variable. Les 20% supérieurs ont un coût d’élevage de 3182$ et les 20% inférieurs en ont un de 6226$.
L’âge au premier vêlage a peu d’impact sur le coût d’élevage. Une étude des différents coûts par strate de poids des génisses, démontre que les 20% supérieurs font mieux surtout au niveau du coût d’alimentation et de main-d’œuvre. Il y a donc des opportunités dans ces aspects.
La période à optimiser davantage est entre le sevrage et les 12 mois d’âge. Durant cette période, les coûts d’élevage sont les plus bas, mais le gain moyen quotidien des génisses est le plus élevé. Il ne faut donc pas manquer cette opportunité de faire de l’argent. Précédemment, les veaux en présevrage coûtent cher en main-d’œuvre et en alimentation, mais cela est essentiel pour un bon démarrage.
Optimiser la première lactation
Une génisse devrait être saillie lorsqu’elle a atteint de 55 à 60% du poids mature pour un premier vêlage entre 82 et 85% du poids mature. La production laitière sera alors entre 80 et 83% de la production mature. Or, seulement 20% des troupeaux ont sailli au bon moment. Les 42% qui ont sailli trop mature n’ont pas compromis la maturité des vaches, mais ils ont gardé inutilement longtemps des génisses dans leur troupeau. Par ailleurs, 38% des troupeaux saillissaient trop tôt. Les génisses n’ont pas la bonne maturité pour le vêlage et la lactation. Pour établir un diagnostic de la stratégie à la ferme, Rodrigo Molano et Léonie Laflamme-Michaud recommandent de prendre la mesure du poids mature, du poids à la première saillie et du poids au vêlage.
Rationaliser l’inventaire
Lorsqu’une entreprise garde trop de génisses, l’entrepreneur doit alors prendre la décision de réformer des vaches qui pourraient rester dans le troupeau. Il faut alors se demander si les génisses remplacent ou déplacent les vaches du troupeau?
En gérant mieux les coûts d’élevage, l’entreprise nécessite moins de génisses pour remplacer le troupeau. En maximisant la première lactation, l’élevage de la vache se paie plus rapidement. Et en n’élevant que les génisses nécessaires au remplacement et non au déplacement des vaches, on diminue les coûts.
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