Avec la fermeture de l’abattoir d’Olymel de Yamachiche et le manque d’employés provenant de Montréal pour les abattoirs d’Olymel d’Ange-Gardien et de Saint-Esprit, le nombre de porcs en attente augmente.
Dans un Facebook Live le 17 avril 2020, le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, a dit qu’en date du 17 avril, 91 000 porcs étaient en attente au Québec en incluant tous les abattoirs. Malgré tout, David Duval se dit optimiste. Le scénario de la filière était plus de 100 000 porcs en attente.
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David Duval se dit encouragé de voir que tout le monde de la filière, du gouvernement et même de les autres provinces veulent collaborer ensemble pour trouver des solutions pour éviter d’en arriver à l’abattage humanitaire. Il s’agit de la dernière option lorsque les porcs en attentes deviennent trop nombreux et surtout trop lourds à la ferme. Les porcs trop lourds seraient alors euthanasiés à la ferme au lieu d’être envoyés à l’abattoir.
Yamachiche
Le mardi 14 avril, 115 employés de l’abattoir ATRAHAN de Yamachiche sont retournés au travail sur un total de 450 avant les deux semaines d’arrêt pour causes d’éclosion de COVID-19.
En entrevue, le responsable des communications corporatives d’Olymel, Richard Vigneault, explique que l’abattoir a redémarré de façon graduelle avec un seul quart de travail, comparativement à deux avant la fermeture, question de s’acclimater aux nouvelles exigences de la Santé publique. Mercredi, ils étaient déjà 215 employés.
Durant cette première semaine de retour au travail, qui en est une de quatre jours, le nombre de porcs abattus a été de 4000 porcs. Dans une semaine de cinq jours, Yamachiche abattait 28 000 porcs par semaine. Le nombre augmentera encore durant la prochaine semaine.
La Direction de la santé publique a émis plusieurs recommandations de distanciation physique et de l’installation de barrières physiques à certains endroits. Richard Vigneault dit que toutes ces mesures sont appliquées dans tous les abattoirs d’Olymel. « C’est notre priorité de protéger nos employés », dit-il.
Travailleurs de Montréal
Dans les abattoirs d’Ange-Gardien et de Saint-Esprit, la cadence a dû diminuer. Le problème est que de nombreux employés provenaient de Montréal et qu’ils ne peuvent plus quitter l’île. Olymel est en pourparler avec la Direction de la santé publique pour trouver un moyen de permettre à ces travailleurs de retourner au travail.
Autres provinces
L’abattage de porcs de l’Ontario est un irritant. Olymel essaie d’envoyer une partie de ces porcs vers d’autres provinces, notamment à son abattoir de Red Deer en Alberta qui n’a pas de problème de ralentissement. Toutefois, David Duval explique qu’après discussions avec le gouvernement, il a compris que ce n’est pas une bonne chose pour le Québec de fermer la porte aux porcs ontariens, parce que nous avons besoin de l’Ontario dans d’autres secteurs de l’économie.
« La vraie question, c’est jusqu’à quel point on doit accepter les suppléments de porcs de l’Ontario, dit David Duval. La vraie question, c’est combien? »
États-Unis
L’envoi de porcs n’est pas une solution puisque des usines d’abattage ont fermé leurs portes là-bas. « On préfère les garder au Canada », dit David Duval.
Porcs à rabais
Le président des Éleveurs de porcs a aussi évoqué la possibilité de laisser aller des porcs à rabais afin de permettre aux abattoirs d’engager des personnes en temps supplémentaire.
Abattage humanitaire
Malgré tous les efforts et en raison des près de 100 000 porcs en attente et de l’augmentation de poids, les Éleveurs de porcs et la filière se prépare au scénario de l’abattage humanitaire. « Sachez que les Éleveurs de porcs et Olymel sont très sensibles à la problématique, dit David Duval. Nous sommes tous en mode solution. Au final, ce que nous voulons, c’est de trouver une solution gagnant-gagnant. »
Vent d’optimisme
Une grille alourdie de 10 kg est appliquée.
Sans pouvoir dévoiler les détails, David Duval a dit que la Financière devrait annoncer d’ici le lundi 20 avril des nouvelles encourageantes du côté de l’ASRA. Les montants pourraient aider les producteurs à passer à travers cette période de bas prix.
Le marché chinois offre aussi un très bon débouché pour la viande de porc canadien. Il ne reste qu’à s’assurer que les abattoirs puissent abattre les porcs.