Après un printemps pluvieux et beaucoup de variabilité au champ en cours de saison, les résultats au battage s’avèrent surprenants pour bien des producteurs de maïs. Le Bulletin des agriculteurs s’est rendu à la Ferme Van Agri de Sainte-Brigide-d’Iberville, en Montérégie, pour le constater.
« Je suis agréablement surprise par les rendements, exprime la productrice et agronome Johanne Van Rossum, copropriétaire de la Ferme Van Agri. On était inquiets, on avait des épis pas très beaux, mais les rendements sont au rendez-vous. » Son frère, Patrick Van Rossum, aux commandes de la batteuse pour la ferme et comme forfaitaire, se dit également soulagé et surpris. « Je suis très surpris. Le séchage s’est fait très rapidement au champ. On va chercher de bons rendements. Chez un client, on a obtenu 13 tonnes à l’hectare. »

La Ferme Vanagri cultive 300 hectares de maïs-grain, de soya et de blé d’automne et printemps. Ceci représente le tiers des quelque 1000-1100 hectares de superficies récoltées par l’entreprise. Les autres champs appartiennent à leurs clients. La machinerie est partagée avec les autres membres de la famille van Rossum, propriétaires de la ferme laitière familiale.

Cette saison, il n’y a pas que les rendements qui ont préoccupé les van Rossum, mais aussi leur toute nouvelle moissonneuse-batteuse John Deere. Celle-ci est arrivée à la ferme le 30 septembre dernier. Patrick Van Rossum a eu très peu de temps pour maîtriser ses nouvelles fonctionnalités. « On a été pas mal stressés, dit Johanne, surtout que notre ancienne batteuse était déjà vendue. »

La récolte de maïs a commencé autour du 21 octobre, soit dans la moyenne. À ce moment-ci, ils ont entre 30 à 50% de maïs de récolté. Du haut de sa moissonneuse-batteuse, Patrick van Rossum observe un maïs « très sec avec un peu de moisissure et de charbon ». Après plusieurs jours de beaux temps, il avoue avoir rarement connu d’aussi belles conditions à la récolte.

Johanne van Rossum, responsable du plan de séchage, gère aussi les arrivages de grains et les expéditions. « Hier, je voulais savoir où était rendu Patrick dans le champ. Je pouvais le suivre en direct de mon ordinateur. » Patrick, quant à lui, apprécie notamment les gros pneus ballons de la nouvelle batteuse qui permettent une conduite plus en douceur.

Le chantier de récolte roule rondement chez les van Rossum. Il comprend une moissonneuse-batteuse avec un nez de huit rangs, un grain cart qui suit de près la batteuse pour le remplissage et une voiture à grain qui rapporte le grain au plan de séchage.

La Ferme Vanagri a trois silos de réserve humide coniques pour recevoir le grain qui arrive autant de leurs propres champs que de ceux de leurs clients. Certains d’entre eux ont un forfait complet, qui va du battage, au séchage, jusqu’à l’entreposage et à l’expédition. Quelque 350 tonnes de grains peuvent transiter dans ces silos.

Le grain est ensuite séché dans ce séchoir muni d’un brûleur au gaz naturel. La ferme a la chance d’avoir un accès rapide au gaz naturel. Ce séchoir a la qualité également d’offrir une économie d’énergie puisque 40 à 60% de l’air est recirculé. Le séchoir peut sécher jusqu’à 12 tonnes à l’heure.

Au moment de la visite du Bulletin, le plan de séchage roulait 24 heures sur 24 depuis plusieurs jours. Ce qui a laissé très peu d’heures de sommeil à Johanne van Rossum. « Tant que j’ai du grain, je continue à le sécher. Le séchoir, c’est comme un bateau, quand tu l’arrêtes, ça prend du temps à revenir à une vitesse de croisière intéressante », explique-t-elle.

Toutes les heures, des tests d’humidité des grains sont effectués. Un taux entre 14,5 et 15,5% est visé avant de mettre le grain dans le silo d’entreposage. Cet échantillon a 15,9% d’humidité, un peu haut, mais il n’y a pas lieu de s’énerver, « ce n’est qu’un échantillon, dit Johanne, je peux changer certains paramètres du séchoir si je veux ».

L’entreprise compte aussi cinq silos d’entreposage pour une capacité totale de 2000 tonnes de grains.

C’est ici que l’expédition des grains a lieu. L’entreprise a deux silos de 50 tonnes chacun dédiés à l’expédition. Sur un autre site, les van Rossum ont trois silos supplémentaires (1000 tonnes), soit un silo-séchoir et deux silos d’entreposage.