Paris (France), 26 janvier 2006 – La baisse de la consommation de vin en France et le recul des exportations ont entraîné un écroulement de 40% du prix du foncier viticole au cours des deux dernières années, selon une étude d’Agri France, filiale spécialisée de BNP Paribas.
« Le foncier viticole est en pleine crise, après avoir connu une période d’expansion très forte en volume et en prix entre 1980 et 2003. Le prix moyen de l’hectare de vigne a baissé en moyenne de 40% au cours des deux dernières années », a déclaré Olivier de La Selle, gérant d’Agri France, jeudi lors d’une conférence de presse.
Pour M. de La Selle, les baisses de prix s’étalent de -10% à -50%, les seules exceptions étant la Champagne, où certaines terres de vendent jusqu’à un million d’euros l’hectare après une hausse de 50% en 4 ans, et les grands crus de Bourgogne (2,5 M euros/ha ou plus) et de Bordeaux.
Par contre, dans le Beaujolais dit « générique », le prix des vignes s’est effondré de 50% en 3 ans, s’établissant à 20 000 euros/ha aujourd’hui.
En Languedoc, la plus vaste région viticole du monde, la valorisation dépend beaucoup de la qualité de la résidence, le foncier, qui tourne autour de 10 000 euros/ha devenant même presque un handicap au-dessus de 10 ha.
« Selon les domaines, il peut y avoir des opportunités pour les investisseurs », souligne M. de La Selle qui dit voir apparaître des Européens de l’Est et mêmes des Chinois qui s’intéressent à des propriétés dans le Bordelais, où 700 domaines sur 9 000 sont en « graves difficultés ».
« Si la baisse du foncier viticole s’amplifiait +anormalement+, elle engendrerait sur certains domaines des rentabilités +anormalement+ bonnes », s’inquiète la filiale de BNP Paribas Banque Privée, spécialisée dans l’investissement en foncier rural, pour qui le client doit disposer au minimum d’un million d’euros pour investir dans ce secteur.
Par contre, le marché des résidences rurales, entraîné par l’immobilier urbain, a « explosé » depuis 1997, doublant en volume et en prix, la croissance étant désormais de 10% par an, alors qu’avant 1997 les variations étaient irrégulières et généralement inférieures à 5% par an.
Mais depuis le début de 2005, le marché des propriétés haut de gamme, supérieures à 1 M d’euros, s’est nettement tassé et, à son tour, la « moyenne gamme » s’est ralentie depuis mi-2005.
Après la grande tempête de 1999, qui avait abattu environ 7% de la forêt française, le marché forestier est pour sa part redevenu « sain », avec un prix moyen de 4.500 euros/ha, qui peut aller jusqu’à 8 000 euros/ha, avec des prix en hausse de 5% à 20%, selon les espèces, en 2005 par rapport à 2004.
Enfin pour le foncier purement agricole, « les prix continuent de monter sur un marché restreint ». « Il existe pour ce type de biens une clientèle réduite mais parfaitement solvable », se réjouit M. De la Selle.
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Source : AFP