Mathieu et Élise Pigeon, troisième génération à la barre de la ferme Agri G. & M., en étaient à leur première participation à l’Ordre national du mérite agricole. En pleine période des récoltes, leur objectif n’était pas de remporter les honneurs, mais plutôt d’avoir une vision globale des performances de leur entreprise. Cette dernière se spécialise d’ailleurs en grandes cultures (maïs, soya, blé, haricots secs, chanvre et citrouilles à graines nues) sur une superficie de 526 hectares. « Nous ne sommes pas des gens qui aiment les projecteurs », a mentionné Mathieu. Ils ont pourtant remporté le bronze au concours.
Toujours en mode amélioration, le duo a adopté des pratiques agroenvironnementales depuis nombre d’années. Sans cesse à la recherche du bon compromis pour augmenter ses rendements, il avoue ne pas avoir encore trouvé la recette parfaite. « Il y a 15 séries de sols différentes chez nous. Ce n’est pas évident. On tente continuellement de répartir au mieux les ressources en respectant le principe de l’agriculture durable. »
En plus de la ferme, les deux producteurs occupent un emploi à l’extérieur. Résultat, quand la fratrie se rencontre, elle le fait de manière à être le plus efficace possible et avec une grande rigueur. Pour eux, pas de temps à perdre. « Nous sommes à la barre de l’entreprise depuis 2014 et dès le départ, nous avons segmenté les tâches afin d’être aux endroits où nous sommes à notre meilleur », raconte le producteur. Ce double emploi permet aux deux agriculteurs d’engager une main-d’œuvre saisonnière durant les périodes de pointe. « On aime mieux avoir une plus grosse équipe afin de ne pas épuiser notre monde. Aussi, être à l’extérieur de la ferme, nous donne l’occasion d’être à l’affût des nouvelles technologies et des informations concernant le monde agricole. »

Le Bulletin des agriculteurs a soumis les producteurs au questionnaire réservé aux gagnants du concours. Voici ce qu’ils ont répondu.
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À quoi attribuez-vous le succès de votre entreprise ?
Sans entrer dans le cliché, à l’amour du travail que l’on fait. Nous avons aussi une gestion raisonnée de nos dépenses. Pour nous, un tracteur est un mal nécessaire. Ce n’est pas dans l’équipement que nous voulons investir, mais plus dans l’achat de fonds de terre afin de continuer à nous développer.
Quelle est la plus grande qualité d’un bon gestionnaire agricole ?
Tout est une question d’équilibre. Pour nous, il s’agit d’être résilient à plusieurs niveaux que ce soit la météo, les expérimentations qui ne fonctionnent pas toujours et même les projets d’acquisition. C’est d’être capable d’être rationnel et de mettre ses émotions de côté, mais en n’oubliant pas d’être à l’écoute des gens avec lesquels nous travaillons.
Dans votre entreprise, de quelle réalisation êtes-vous le plus fier ?
Nous avons reçu un très beau legs de nos parents. L’entreprise était en bonne santé financière. Aujourd’hui, nous avons toujours une entreprise pérenne, car nous nous sommes posés les bonnes questions. Nous avons acquis et fait des changements uniquement selon nos besoins. L’idée est de perdurer dans le temps.
Si vous aviez encore une réalisation à accomplir, quelle serait-elle ?
Même si nous sommes dans la quarantaine, on pense déjà à la façon dont nous allons effectuer le transfert de la ferme. Il ne s’agit pas uniquement de songer en termes de valeur, mais aussi de connaissances et d’analyse. Autant d’éléments à savoir pour exploiter efficacement une entreprise.
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