Ils avaient gagné le bronze lors de la dernière présentation du concours de l’Ordre national du mérite agricole dans la région, cette fois, ils étaient loin de croire en leur chance de remporter l’argent. Pour cause, une tempête de pluie a frappé laissant derrière elle 50 mm de pluie au moment même où les juges étaient présents à leurs installations. « Nous étions tellement loin de notre zone de confort. Ils ont vu nos interactions, notre façon de trouver rapidement une solution. C’était une sorte de panique contrôlée », raconte, sourire en coin, Jean-Marie Zumstein.
Propriétaires uniques depuis 2009, Madeleine et Jean-Marie sont très proches l’un de l’autre. Ils ont repris l’entreprise de leurs parents Isidore Karl et Maguerite Zumstein, des immigrants suisses arrivés au Québec en 1981. « Zumstein n’est pas un nom facile à dire. Le nom Barry vient d’un chien St-Bernard dédié au sauvetage dans les montagnes Suisse. C’était une façon pour mon père de rendre hommage à son pays d’origine, mais aussi facile à prononcer », explique Madeleine Zumstein.
La Production Barry se spécialise dans la production d’oignons verts et de coriandre à Saint-Patrice-de-Sherrington. Ils exploitent une superficie de 30,5 hectares. « Près de 95 % de notre production est destinée à l’exportation via des grossistes. Il faut toujours être concurrentiel et ce qui nous distingue, c’est le service. Nous tenons parole tant sur les heures de livraison, sur le prix que sur la qualité de notre produit. On vise toujours l’excellence », explique la fratrie.
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Un autre volet où l’entreprise s’illustre très bien est du côté de l’agroenvironnement. Les deux producteurs font de la rotation de cultures en collaboration avec d’autres producteurs. Ils participent également à un projet de recherche de l’Université Laval visant la conservation des sols organiques.
Le Bulletin des agriculteurs a soumis les producteurs au questionnaire réservé aux gagnants du concours. Voici ce qu’ils ont répondu.
À quoi attribuez-vous le succès de votre entreprise ?
Au fait que nous sommes complémentaires. En discutant, nous arrivons toujours à trouver une solution. L’année qui vient de passer va nous permettre de travailler sur nos faiblesses et on considère que nous sommes toujours en apprentissage. Les décisions que nous prenons ne sont pas toujours faciles, mais il ne faut pas céder à la panique. On s’assure également d’adopter certaines innovations tout en gardant ce qui fonctionne bien dans l’entreprise. Aussi, on ne peut pas faire abstraction de l’équipe qui nous entoure. Près de 75 personnes sont à notre emploi en saison, une équipe soudée pour qui notre succès est leur succès. Pour nous, les ressources humaines ne sont pas une dépense, mais un investissement.
Quelle est la plus grande qualité d’un bon gestionnaire agricole ?
De ne pas faire de dépenses frivoles. Nous avons une gestion rigoureuse de nos finances. Chaque dépense doit servir à augmenter le rendement ou améliorer notre qualité de vie. Il faut aussi être persévérant et croire en sa réussite. Persévérant, mais pas têtu. Il faut quand même une petite dose de naïveté pour réaliser ses rêves. Il faut aussi prendre soin de sa santé mentale. Lors d’un tourbillon de stress, il faut être capable d’en parler avec quelqu’un de confiance. Extérioriser ses peurs et ses angoisses est tout aussi important.
Dans votre entreprise, de quelle réalisation êtes-vous le plus fier ?
La santé financière de notre entreprise est une grande fierté. On croyait au rêve de pouvoir vivre des fruits de notre entreprise et oui, elle nous permet de bien en vivre. Nous avons fait beaucoup d’investissements, mais avant, nous avons fait un choix rigoureux de planification. Nous avons grossi par en dedans et nous sommes toujours à la recherche des clients de grande qualité.
Si vous aviez encore une réalisation à accomplir, quelle serait-elle ?
Maintenir ce que nous avons acquis. Nous n’avons pas terminé de nous perfectionner. On doit aussi penser à la conservation de nos terres noires. Ramener nos sols en santé est notre cheval de bataille. Il faut aussi travailler notre résilience face aux changements climatiques. Cela ne veut pas dire de ne rien faire, mais de trouver ses solutions pour continuer d’être productif et rentable.
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