Est-ce qu’un doubleur d’andains, ça se paie tout seul?

Est-ce qu’un doubleur d’andains, ça se paie tout seul?

*Parmi les équipements utilisés pour former des andains, le doubleur d’andains est celui qui permet de le faire le travail le plus proprement. Selon une étude réalisée avec du foin de luzerne aux États-Unis qui comparait le contenu en cendres avant et après le passage de l’équipement, une augmentation de 0,1 unité du pourcentage des cendres était observée. Pour les autres types de râteaux, il était plutôt question d’une augmentation de 0,5 à 1,3 unité de pourcentage (Tableau 1). Le doubleur d’andains permet donc de limiter la contamination du fourrage par les particules de sol.

Cependant, contrairement à la croyance populaire, le type de râteau n’a aucun effet sur la teneur en protéine brute des fourrages selon cette même étude. Lorsque les bonnes pratiques sont respectées, les pertes de feuilles sont minimes, même avec un foin de légumineuses!

Donc, si on veut espérer rentabiliser l’achat d’un doubleur d’andains, c’est uniquement grâce à un contenu en cendres plus faible. Cela résultera en un fourrage plus riche en énergie et donc une amélioration de la production laitière lorsque les animaux sont limités par l’énergie dans la ration. Mais est-ce que çette raison est suffisante?

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La réponse dépend principalement de deux choses : la taille de la ferme et l’utilisation d’ensilage d’herbe dans la ration. Plus une ferme est grosse et plus elle utilise une grande quantité d’ensilage d’herbe, et plus l’impact financier sera important.

Si on compare le doubleur d’andains au type de râteau le plus populaire (râteau rotatif), on pourrait réduire le contenu en cendres de 0,6 %. Selon les analyses de fourrages dans notre base de données, j’estime que cette diminution des cendres a le potentiel d’augmenter la production de lait corrigé de 0,34 kg/va/j pour une consommation de 16 kg matières sèches (MS) de fourrages. En prenant cette estimation, et un prix moyen du lait après déduction de 91,41 $/100 kg, on peut estimer les revenus annuels supplémentaires que cela pourrait générer pour l’entreprise (Tableau 2).

Pour les fermes de grande taille, et surtout celles qui utilisent beaucoup d’ensilage d’herbe, on constate qu’il peut être envisageable de rembourser le coût d’achat d’un doubleur d’andains sur quelques années. Il faut toutefois prendre en considération le coût de l’équipement, sa durée de vie, ainsi que la méthode de financement pour avoir un portrait plus juste de la situation.

Bien entendu, avant de signer un chèque à votre fournisseur de machinerie, prenez le temps de faire les calculs propres à votre entreprise!

*Texte réalisé par Jean-Philippe Laroche en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.

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