Cette année à Expo-Champs, les agronomes du MAPAQ ont fait de leur parcelle un véritable parc d’attractions agroenvironnementales. Non loin d’une tranchée permettant d’observer des racines de cultures de couverture et d’une parcelle fleurie pour pollinisateurs se trouvait un simulateur de pluie.
Sans surprise, dès que la pluie artificielle débute, le ruissèlement débute en surface du sol à nu, emportant des particules de sol. À côté, la présence de paille limite déjà un peu le ruissèlement.
Le dispositif consiste en un jet d’eau qui arrose cinq sols bénéficiant ou pas d’une protection végétale. Les contenants disposés à l’avant recueillent l’eau de ruissèlement. Les contenants accrochés sous les sols recueillent l’eau qui s’infiltre.
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Les cinq sols :
-sol à nu
-sol à nu recouvert à 30 % de paille
-sol avec des cultures de couvertures annuelles (kale et radis)
-champ de foin
-sol forestier non perturbé
Le ruissèlement débute quelques secondes plus tard là où il y a des cultures de couverture, mais l’eau est beaucoup plus claire. C’est sur le sol en foin que le ruissèlement est le plus tardif et le moins abondant.
« Sur le sol de prairie, la quantité d’eau qui est sortie du champ est minime et elle contient très peu de sol, observe l’agronome Marie-Ève Bernard. C’est ce qu’on souhaite : que nos sols soient assez résilients pour garder l’eau dans le champ. »
Sur le sol forestier, l’eau a très peu ruisselé. Celle qui a ruisselé et celle qui s’est infiltrée sont les plus propres de toutes.

La simple présence de résidus de culture fait une différence, souligne Marie-Ève Bernard. Et dès qu’il y a des racines vivantes, l’eau s’infiltre beaucoup plus vite, ce qui limite le ruissèlement de surface.
L’idéal, selon l’agronome, c’est « d’avoir le plus de systèmes avec des racines, les plus pérennes possible, donc des racines qui restent là longtemps, pour permettre d’améliorer l’infiltration de l’eau et améliorer la stabilité des agrégats et la santé des sols dans nos profils de sol. »
Voir la démonstration en vidéo.