En 2021, l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) propose à la MRC de l’Île d’Orléans un projet pilote de récupération des eaux pluviales pour pallier le manque d’eau en milieu agricole. Le principe est simple : recueillir les eaux de pluie des édifices agricoles et les stocker dans des réservoirs au pied des bâtiments. L’agronome Carl Boivin de l’IRDA explique le procédé mis en place. « Sur les fermes, il y a nécessairement des bâtiments, et donc une surface de toiture qui est le critère numéro un pour recueillir l’eau. On essaie le plus possible d’y aller par gravité et de veiller à ce que les réservoirs de stockage ou les étangs soient le plus près possible de la surface de captage et du lieu d’utilisation de l’eau. On essaie d’éviter des bâtiments qui sont près de chemins où circule de la machinerie parce que la poussière qu’elle génère peut contaminer la surface de captage. »
Les ressources hydriques sont limitées sur l’Île d’Orléans et cela perturbe le secteur agricole qui y est très présent. En 2023, le Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC de l’Île-d’Orléans, a révélé certaines faiblesses du territoire. «Notre projet à l’Île d’Orléans, est dû au fait qu’il n’y a pas beaucoup d’eau sur cette île. Les entreprises s’approvisionnent beaucoup dans des étangs creusés qui sont seulement alimentés par l’eau provenant de la fonte de la neige, alors la récupération de l’eau de pluie devient une option à envisager. »

La Conseillère aux entreprises et responsable du suivi PDZA à la MRC de l’Île-d’Orléans, Julie Goudreault, détaille les usages ciblés pour les entreprises de la filière horticole. « Les producteurs s’en sont servis pour le lavage des légumes et l’approvisionnement en eau non potable pour la main-d’œuvre hébergée. Les activités ont été menées chez quatre entreprises agricoles. »
Un rapport du projet a récemment été envoyé à la MRC par l’IRDA. Il conclut que dans un contexte de lavage de légumes, l’analyse économique en arrive à 9 $ par mètre cube pour un approvisionnement en eau avec un puits, 14 $ par mètre cube avec un système fonctionnel de récupération de l’eau pluviale et à 36 $ par mètre cube avec la livraison d’eau par camion-citerne. On est donc en présence d’une option intéressante en milieu pauvre en ressources hydriques.
À lire aussi

Inondation dans les champs: quoi faire selon les cultures
La pluie a causé des siennes dans plusieurs régions mais avant de s’inquiéter, le RAP rappelle quelques informations et conseils sur ce type de situation.
L’intérêt des MRC du Centre-du-Québec
Les MRC du Centre-du-Québec ont récemment fait appel à l’IRDA pour évaluer un projet de valorisation des eaux pluviales en milieu agricole., le tout étant conditionnel à l’obtention d’une subvention du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). La différence entre le projet de l’île d’Orléans et ceux des MRC de la région 17 est que l’eau servirait à abreuver le bétail, ce qui suppose un défi supplémentaire puisque l’eau doit être propre à cet usage. Le projet serait d’une durée de 4 ans et le début des travaux commencerait au printemps 2025.