À la Clinique de pneus d’Expo-Champs, des experts nous ont montré de quoi ont l’air des pneus de tracteur dont la pression est optimisée pour le travail au champ.
Les quatre pneus du tracteur Fendt sont évasés. « On dirait un flat », lance un observateur. Effectivement, un pneu ajusté à la pression optimale selon la charge que le tracteur doit tirer au champ, c’est un pneu qui a l’air d’être trop mou en raison d’une crevaison.

L’animateur de la Clinique de pneus est Alexandre Porlier, ingénieur et professeur à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) à Saint-Hyacinthe. Pour lui, l’objectif est simple : viser une pression d’air optimale, afin de transférer au sol toute la puissance du moteur.
« Quand on achète un tracteur à plusieurs centaines de milliers de dollars, on veut le rendre efficace, dit Alexandre Porlier. Si on a une mauvaise pression d’air, notre empreinte au sol va être trop faible. On va avoir du patinage et on ne sera pas capable de transférer toute la puissance du moteur au sol. »
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Qui dit patinage, dit perte de traction et d’efficacité. « On va brûler du carburant pour faire patiner notre tracteur », souligne l’ingénieur.

La pression idéale pour un travail au champ est indiquée dans la charte du pneu. Elle peut sembler étonnamment basse, mais c’est justement cette basse pression qui agrandit l’empreinte du pneu et lui donne plus de traction.
Est-ce que le pneu risque alors de glisser sur la jante, ou même de sortir de la jante? Non, insiste Alexandre Porlier. Si on a été bien conseillé et si on n’abaisse pas la pression au-delà de ce qui est prescrit par la charte spécifique au modèle de pneu, tout ira bien.
Évidemment, avec une pression aussi basse, on ne peut pas rouler sur la route sans provoquer l’usure des pneus. L’alternance entre la route et le champ est différente pour chaque producteur, mais si on s’en tient à des pressions de route pour le travail au champ, on n’obtient pas le meilleur d’un tracteur qui vaut souvent quelques centaines de milliers de dollars, affirme Sébastien Porlier.
« C’est un peu comme des raquettes et des bottes dans une tempête de neige. C’est moins long de mettre juste des bottes, mais on va caler beaucoup plus dans la neige qu’avec des raquettes. »
Les solutions : disposer d’un système de télégonflage sur le tracteur, transporter un compresseur au champ ou amener le tracteur jusqu’au champ avec un fardier.
La situation de chaque producteur est différente, reconnait Alexandre Porlier. « Il faut regarder l’ensemble et évaluer chaque option. »
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