Le Salon Agritechnica à Hanovre, en Allemagne, a une fois de plus frappé fort : 470 000 visiteurs, 151 pays, plus de 2800 exposants… et une avalanche de technologies qui redessinent l’avenir de l’agriculture mondiale. Voici cinq tendances majeures observées cette année.
1. L’autonomie arrivera dans les champs quand les agriculteurs seront prêts, pas avant!
Tous les grands constructeurs avancent sur l’autonomie. John Deere joue de prudence en commençant par ses plus grosses machines : déploiement progressif, validation intensive sur le terrain et priorité à ses gammes phares de tracteurs 9R et 8R.
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Pour la première fois, une cinquantaine d’entreprises canadiennes ont participé à Agritechnica, le plus grand salon mondial de la machinerie agricole tenu en Allemagne.
À l’inverse, d’autres fabricants foncent et proposent des machines autonomes du petit entretien de cour jusqu’aux engins de 300+ chevaux.
Mais une chose est claire, les grands équipementiers, qui disposent de budgets de développement imposants, d’un réseau de distribution bien établi et de la confiance des clients, vont dominer.
Les entreprises spécialisées dans l’autonomie seulement ne se différencient pas suffisamment dans ce domaine pour pouvoir s’imposer.
2. L’électrification des équipements agricoles progresse rapidement et de plusieurs façons.
Certains moteurs combinent le diesel et l’électricité : ils sont très puissants et permettent d’alimenter tout ce qui sert à recueillir des données, à faire de l’agriculture de précision ou à utiliser des caméras.
Un nouveau standard appelé Isobus arrive aussi. Il permettra de faire circuler 40 fois plus d’informations entre les machines et le tracteur. Cela veut dire que les équipements pourront communiquer beaucoup plus rapidement et plus clairement entre eux.
Les caméras, de leur côté, deviennent extrêmement importantes. Elles peuvent servir à la sécurité, à guider les machines et même à aider les têtes de récolte du maïs à réduire les pertes lors de la récolte.
Bref : plus d’électricité, plus de données et plus d’intelligence dans les machines agricoles. L’électrification va continuer à prendre de l’importance.
3. La Chine n’imite plus, elle innove.
Après quelques semaines de séjour en Europe, sa moissonneuse révolutionnaire d’une couleur verte pomme s’apprête à traverser l’Atlantique.
C’est peut-être la révélation la plus marquante de l’édition 2025 du Salon. Les constructeurs chinois arrivent avec des machines mieux finies, technologiquement audacieuses et prêtes à affronter les marques traditionnelles.
La moissonneuse Zoomlion hybride H7-600E a été présentée, en Allemagne, comme le premier modèle hybride ayant la plus grande capacité au monde.
Elle combine un moteur diesel de 480 ch et une batterie alimentant une armée de moteurs électriques répartis un peu partout sur la machine et pouvant faire grimper la puissance totale à 600 ch au totale, avec 30 % d’économie d’énergie.
Elle doit réaliser une tournée de démonstration au Canada et aux États-Unis dès 2026.
En d’autres mots, la compétition chinoise ne frappera pas seulement l’Europe : elle va aussi poser ses roues en Amérique du Nord !
Malgré les progrès visibles, un enjeu demeure : le réseau. Car dans la machinerie agricole, ce n’est pas seulement la machine qui fait la différence, mais le concessionnaire qui assure le service, la disponibilité des pièces et la proximité technique.
4. L’agriculture mondiale, c’est beaucoup d’argent.
Difficile de rester insensible devant 2800 exposants dont chacun commercialise du matériel valant souvent plusieurs centaines de milliers et même plus d’un million de dollars.
Agritechnica rappelle une évidence : l’agriculture est une industrie géante, hautement technologique et centrale pour l’économie mondiale.
5. Le Canada attire l’attention plus que jamais!
La présence canadienne était plus forte qu’à n’importe quelle édition précédente. Et surtout : les investisseurs étrangers se tournent massivement vers le Canada, perçu comme un partenaire stable, fiable, prévisible, à un moment où les États-Unis apparaissent plus isolés.
Pour les entreprises canadiennes, l’après-Agritechnica 2025 ouvre donc une fenêtre stratégique unique : exporter plus, collaborer davantage et s’imposer dans la nouvelle géographie mondiale de l’innovation agricole.
Cet article de John Greig publié dans The Western Producer a été traduit et adapté par Le Bulletin des agriculteurs.
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