Le commissaire Lamy plaide à Washington pour le respect des règles de l’OMC

Publié: 9 mars 2003

Washington (États–Unis), 3 mars 2003 – Le commissaire européen au Commerce Pascal Lamy a demandé à Washington de modifier sa loi FSC (Foreign Sales Corporations), favorable fiscalement aux exportateurs américains mais condamnée par l’OMC, faute de quoi de lourdes sanctions commerciales pourraient lui être imposées.

En cette période de tensions géopolitiques liées à une éventuelle guerre en Irak, M. Lamy a insisté sur la « nécessité de traiter les questions commerciales américano–européennes avec soin ».

Son premier et principal interlocuteur, le représentant pour le Commerce Robert Zoellick l’a reçu pendant plus de trois heures.

« Nous avons tous les deux reconnu l’importance de l’économie mondiale dans le contexte de tensions internationales », a indiqué M. Zoellick lors d’un bref point de presse commun à l’issue de leur rencontre.

Le commissaire européen avait, avant même d’arriver dans la capitale américaine, appelé les Etats–Unis à faire de 2003 l’année du respect des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans une tribune libre publiée lundi par le Wall Street Journal.

« J’ai dit à Pascal que nous reconnaissons l’importance du respect des règles de l’OMC », a affirmé M. Zoellick aux journalistes.

Il a souligné, comme son interlocuteur européen, la nécessité que le Congrès américain modifie la loi FSC qui risque de coûter chère aux entreprises américaines si l’UE venait à appliquer ses sanctions prévues pour un montant total de 4 milliards de dollars.

« En tant que première puissance commerciale mondiale, il est dans notre intérêt d’agir ainsi » et de nous mettre en conformité avec les règles de l’OMC, a ajouté M. Zoellick.

Il avait insisté la semaine dernière devant la commission des Voies et Moyens de la Chambre des représentants pour qu’elle modifie la loi controversée qui risque de conduire à l’imposition de lourdes taxes sur une liste de produits américains à leur entrée sur le marché européen.

« Nous ne sommes pas contents parce qu’il ne s’est pas passé grand chose » du côté des parlementaires, a rappelé le commissaire européen. Il devait rencontrer dans l’après–midi le secrétaire au Trésor John Snow, le secrétaire au Commerce Donald Evans et des responsables du Congrès. Un entretien avec le président de la commission des Voies et Moyens, Bill Thomas, est prévu mardi matin, a–t–on indiqué de source européenne.

Interrogé sur un éventuel délai fixé par l’UE pour la modification de cette loi, M. Lamy a répondu: « Je ne fixe des délais que si je suis sûr que cela sera utile » pour régler le problème.

« A la fin (…) tout cela n’est qu’une question de +business+, et ce que je vais dire moi aux sociétés sur notre continent » dans le contexte de la loi FSC qui avantage les exportations américaines, a insisté M. Lamy.

D’une manière plus générale, le commissaire a souligné l’importance de l’exemple donné par l’Europe et les Etats–Unis en la matière.

« Si nous, les deux éléphants, ne respectons pas les règles de l’OMC, alors tout le système aura un problème », a–t–il affirmé.

Robert Zoellick a par ailleurs rappelé que Washington attendait toujours la levée du moratoire européen, en vigueur depuis quatre ans, sur les produits alimentaires contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM). Il n’a cependant pas parlé de date pour une action devant l’OMC à ce sujet. « Nous sommes arrivés à un moment où nous pensons que le moratoire doit être levé », a–t–il simplement souligné.

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Source : AFP