Le syndrome de la mort subite et la pourriture à sclérotes (moisissure blanche) sont deux maladies importantes à surveiller dans le soya en fin de saison. Puisque l’utilisation de cultivars résistants est le principal moyen de lutte contre ces maladies, un dépistage à ce moment de l’année permet de vérifier les différences entre les cultivars ou entre les champs.
Le champignon causant la maladie du syndrome de la mort subite est très répandu aux États-Unis et dans le sud de l’Ontario. Il est souvent associé aux infestations de nématodes à kystes du soya. Les nématodes pénètrent les racines et ouvrent la voie aux champignons.
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Même si l’infection des plants de soya par les champignons survient pendant les six premières semaines après l’émergence, les symptômes sont surtout visibles au stade de la formation des gousses. Des taches jaunes apparaissent sur les feuilles entre les veines. Au fur et à mesure de la progression de la maladie, les feuilles se dessèchent prématurément et tombent. Les pétioles (tiges) des feuilles restent cependant accrochés. Ce détail, typique de cette maladie, la différencie d’autres maladies ou de l’atteinte de la maturité physiologique où les feuilles et les tiges tombent.
Quant à la pourriture à sclérotes, des températures fraîches et humides au moment de la floraison et plus tard en saison favorisent son développement. La présence de sclérotes sur et dans les tiges nuit au plein développement des gousses. Les champignons peuvent être propagés d’un champ à l’autre sous forme d’ascospores et par des sclérotes et des grains infectés dans les lots de semences.
L’utilisation des cultivars tolérants est le premier moyen de lutte contre ces maladies. Le travail du sol à l’automne aura aussi un effet. Des résultats d’une étude suggèrent que les champs en semis direct ont un plus faible risque d’infestation de la pourriture à sclérotes. Un travail de sol qui enterre les sclérotes à plus de 5 cm va empêcher leur germination lors de la prochaine saison de culture avec une plante non hôte comme le maïs. Par contre, le travail de sol ramène les sclérotes à la surface lors de la saison subséquente. Si le soya revient dans la rotation à ce moment et que les conditions climatiques sont propices, l’infestation sera plus sévère.
On note la situation inverse pour le syndrome de la mort subite. Les essais des 20 dernières années ont démontré que le semis direct augmente le risque de cette maladie. Puisque les effets du travail de sol sont contradictoires selon la maladie, il faudra connaître laquelle est prédominante et ajuster le travail de sol en conséquence. S’il est trop difficile de prédire laquelle sera dominante, la décision de travailler le sol ou non devra tenir compte des autres facteurs de régie comme la rotation, l’érosion, le drainage et la compaction.
Sources : CropPest, OMAFRA, Albert Tenuta