Maïs et soya : bonne récolte prévue pour 2022

Pour le maïs, on s’attend à une récolte de 3,8 millions de tonnes et de 1,1 à 1,5 million de tonnes de soya.

Publié: 1 septembre 2022

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Jean-Philippe Boucher, spécialiste en grains et fondateur de Grainwiz, lors du dévoilement des résultats de la Tournée des grandes cultures 2022.

À quoi doit-on s’attendre comme récolte au Québec pour les deux principales cultures de la province? Pour le maïs, une récolte de 3,8 millions de tonnes (marge de + ou – 192 000 tonnes). Pour le soya, une récolte de 1,1 à 1,5 millions de tonnes. C’est ce qu’a révélé Jean-Philippe Boucher, spécialiste du marché des grains, fondateur de Grainwiz et de la Tournée des grandes cultures, lors d’une conférence le 1er septembre à Expo-Champs.

« Ces résultats sont quand même surprenants, car les potentiels de rendement ne sont pas si exceptionnels que ça, mais à cause des superficies qui étaient à la hausse cette année, ça nous donne une bonne récolte au Québec », a expliqué Jean-Philippe Boucher en entrevue.

Selon les données de Statistique Canada, les superficies dans le maïs étaient en hausse de 0,5% cette année et de 2% dans le soya.

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Potentiel de rendement du maïs

Pour ce qui est du rendement, le spécialiste des grains prévoit un rendement « dans à sous la moyenne » à la lumière des données obtenues lors de la Tournée des grandes cultures, qui a eu lieu le 25 août dernier dans quatre grandes régions productrices.

Le rendement potentiel dans le maïs révélé pour 2022 est de 10,68 tonnes à l’hectares en moyenne, soit une hausse de 11% comparativement à 2021. Rappelons que les deux années ayant obtenu le meilleur potentiel de rendement à la Tournée sont 2017 avec 10,87 tonnes à l’hectare et 2016 avec 10,82. L’année 2022 obtient donc le 3e meilleur potentiel de rendement enregistré depuis que la Tournée des grandes cultures existe.

« Je suis quand même surpris du potentiel de rendement, a avoué Jean-Philippe Boucher. Sur le terrain, plusieurs participants à la Tournée ont dit avoir vu plusieurs beaux champs, mais pas de champs exceptionnels. Quand ils entraient dans les champs, ils constataient beaucoup de variabilité entre les épis. Il y a eu des problèmes de pollinisation qui ont résulté en des épis incomplets. »

Sinon, c’est une bonne année quant à la population et au décompte du nombre d’épis. Le nombre de rangs est très bon aussi en général, c’est du côté de la longueur des épis que des problèmes ont été observés.

Peu de maladies et de carences ont été notées aux champs. « Quelques feuilles jaunes en bas des plants, un peu de ver-gris occidental du haricot ont été rapportés. Quelques problèmes d’azote et de problème d’irrigation. Le portrait d’ensemble est correct, rien d’exceptionnel », a résumé Jean-Philippe Boucher.

Potentiel de rendement dans le soya

Le potentiel de rendement dans le soya, quant à lui, s’élève à 3 tonnes à l’hectare pour 2022. La moyenne pour les cinq dernières années est de 3,06 tonnes à l’hectare, alors que le record est de 3,25 tonnes à l’hectare.

Le décompte du nombre de gousses sur une surface de 3 pi par 3 pi est de 842. « C’est dans les années les plus basses », a affirmé Jean-Philippe Boucher. C’est 11,7% moins qu’en 2021. Seulement deux années ont obtenu des résultats plus bas, 2017 avec 839 gousses et 2019 avec 804 gousses.

« Globalement, les gens ne sont pas revenus en disant « wow », a exprimé le spécialiste des grains. Les champs sont beaux quand tu arrives, mais quand tu entres dans le champ, c’est autre chose. Il y avait beaucoup de gousses à deux ou trois fèves. Une belle année, on voit plutôt trois à quatre fèves. »

La plupart des rangs semés aux 30 pouces n’étaient pas fermés. Souvent les têtes n’avaient pas de gousses. Habituellement, la présence de gousses à la tête est un signe d’une bonne année. Bien que les pucerons avaient quitté les champs, leurs effets étaient visibles. Plusieurs feuilles endommagées ont été rapportées. Un peu de chrysomèles et d’altises aussi ont été observées.

Les participants ont constaté que les champs étaient pratiquement exempts de maladies, quelques cas de sclérotiniose et un peu de moisissure blanche, sans plus. « C’est étonnant qu’on n’ait pas vu plus de mildiou avec les conditions humides qu’on a eues », a exprimé Jean-Philippe Boucher.

Rappelons qu’il s’agissait de la 9e édition de la Tournée des grandes cultures qui a pour but d’estimer le potentiel de rendement des cultures de maïs et de soya dans la province. Cette année, quelque 74 bénévoles ont pris part à l’évènement en prenant 503 échantillons dans les champs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Claude Poulin

Marie-Claude Poulin

Journaliste et rédactrice en chef

Marie-Claude Poulin est journaliste et rédactrice en chef du Bulletin des agriculteurs.