Québec, le 3 mai 2000 Dans son rapport intitulé : L’eau, ressource à protéger, à partager et à mettre en valeur, la Commission sur la gestion de l’eau au Québec recommande au ministre de lEnvironnement de clarifier le statut de l’eau souterraine de sorte que l’eau souterraine soit désormais considérée comme une « chose commune » au même titre que leau de surface.
La Commission recommande d’assujettir les projets de captage d’eau souterraine de 75 mètres cubes d’eau par jour et plus, à la procédure d’évaluation et dexamen des impacts sur lenvironnement. |
La Commission recommande également d’assujettir les projets de captage d’eau souterraine de 75 mètres cubes d’eau par jour et plus, à la procédure d’évaluation et dexamen des impacts sur lenvironnement.
De lavis de la Commission, leau souterraine représente une source dapprovisionnement en eau abondante et intéressante. Selon divers experts, le Québec nutilise que très peu l’eau souterraine actuellement disponible. On peut donc penser que le recours à l’eau souterraine va saccroître, particulièrement pour l’alimentation en eau potable car, en général, leau souterraine est de meilleure qualité que leau de surface et coûte moins cher à traiter.
Depuis quelques années, lopinion publique a été très alertée par des projets dexploitation de l’eau souterraine à des fins d’embouteillage et d’exportation par des entreprises commerciales. La Commission estime que l’exploitation de la nappe souterraine pour l’eau embouteillée ne représente quune très faible partie de leau souterraine utilisée (moins de 1 %) et ne constitue pas une menace pour la ressource dans son ensemble. Mais localement, cela peut occasionner des conflits entre les divers usages ou représenter un risque dépuisement de la ressource si lensemble des pompages excède la capacité de recharge de la nappe. Pour le commerce local et international, l’eau souterraine représente, comme eau de boisson livrée en petits contenants de 25 litres ou moins, une occasion daffaires intéressante et en pleine expansion. Pour tirer pleinement profit de cette situation, « les conditions doivent être recherchées pour que toutes les étapes de fabrication des contenants, d’embouteillage, de contrôle de la qualité, d’étiquetage et de marketing soient réalisées au Québec par des ressources québécoises ».
Pour permettre une exploitation prudente et rationnelle des eaux souterraines, la Commission recommande au ministre de lEnvironnement de soumettre tous les projets dexploitation de l’eau souterraine supérieurs à 75 mètres cubes par jour à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement. Cette mesure permettrait de disposer des études nécessaires et de procéder à lexamen des projets controversés. La mesure sadresserait à tous les grands utilisateurs : compagnies d’embouteillage, mais aussi municipalités, industries, aquiculteurs, terrains de golf et autres. La Commission recommande aussi la réalisation de la cartographie des nappes aquifères du Québec.
Enfin, la Commission recommande, dans une autre section de son rapport, linterdiction de l’exportation massive de l’eau, souterraine ou de surface, par dérivation ou par conteneurs.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE)
http://www.bape.gouv.qc.ca/