Effet catalyseur d’une cohorte sur le blé

Publié: il y a 4 heures

Effet catalyseur d’une cohorte sur le blé

Je fais partie d’une cohorte sur la culture du blé d’hiver. Vraiment apprécié ma journée de vendredi dernier. J’ai l’impression qu’au fil des rencontres, on construit quelque chose de stimulant au niveau des échanges et des essais. On se connaît un peu plus, la formule est plus rodée et nos échanges reflètent notre volonté de nous améliorer, de mieux connaître la culture, mais surtout de mieux comprendre le comportement de la culture face aux différentes variables d’une saison.

On ajoute à ça diverses présentations des essais effectués en cours de saison. Même après 25 ans à essayer de faire mieux, j’en apprends un peu plus, pas seulement sur la culture, mais surtout sur la compréhension des éléments gagnants à mettre en place en amont.

Une fois que c’est compris, ça fini par représenter 20% des efforts, autant en argent qu’en temps, pour arriver à réaliser plus de 80% du plein potentiel de la culture.

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Ensuite, il reste à appliquer différentes stratégies ou amendements afin d’augmenter le niveau de potentiel de la culture. Il y a certains points de gestion qui nous permettent d’obtenir d’excellents gains année après année. Ce sont ceux-là les plus importants. Pour les autres qui semblent prometteurs une saison et moins une autre, aussi bien les oublier : un début d’espoir qui se transforme à long terme sur une perte nette.

Je dirais qu’une certaine sagesse finit par nous habiter. Certains diront qu’on a « abandonné » l’idée de performer vers de hauts standards. Mais, au final, ce sont les dollars nets qu’on réussit à mettre dans nos poches qui nous permettent de rester en affaires. Et qui dit produire, dit avoir la possibilité de bien vendre sa récolte.

Ça met en évidence le calcul précis de notre coût de production jumelé au potentiel du prix de vente. On a donc eu une période de réflexion sur le pourquoi et le comment on produit notre blé de consommation humaine. Voici quelques éléments en vrac :

-Oui, une ouverture vers un meilleur système de culture en ajoutant du blé de consommation, mais on peut arriver au même résultat avec du blé fourrager.

-Oui, pour des récoltes hâtives qui nous permettent de niveler, sous-soler, épandre de la chaux, semer d’excellents couverts végétaux, etc. Mais on peut aussi le faire avec du blé fourrager.

-Oui, pour la fierté et la satisfaction de nourrir nos gens avec le grain de base de l’alimentation des peuples à travers le monde depuis des centaines années.

-Oui pour la fierté de réussir année après année à satisfaire les hauts standards de qualité, de pureté variétale, de détails de température de séchage, d’entreposage, de particularité de livraison et de différents besoins des clients.

Il faut, au minimum, recevoir une récompense financière à la hauteur des efforts pour y arriver. On fait rapidement référence au tout dernier blogue que j’ai écrit sur notre niveau de contribution dans un petit sac de pois vert.

Et ça me ramène 35 ans en arrière en expliquant le 0,27$ de mes petits cornichons (qui se vendaient à l’époque 2,87$) devant les commissaires de la régie des marchés agricoles afin de gagner notre point sur une augmentation souhaitée du prix de nos cornichons. De mémoire, on voulait 8% d’augmentation. Selon nos clients, on tuait le marché. Les consommateurs lèveraient supposément le nez sur nos cornichons à cause de la hausse demandée. Pensez-y! On a dû tenir cinq ou six séances ardues de négociation, avoir recours à un conciliateur pour ensuite passer en audience auprès de la régie des marchées agricole. Tout ça pour espérer gagner 8% de 0,27$! Faites le calcul!!!

Ce raisonnement est souvent tourné au ridicule en disant : c’est ça le marché! Encore aujourd’hui. J’étais probablement rêveur à l’époque, mais aujourd’hui j’ai bien peur qu’il va me manquer de temps avant que ça arrive.

On continue donc d’essayer d’améliorer la chaîne de valeur. Et j’ai vérifié ma fameuse idée à .05$ pour le pain. Oui .05$ sur chaque pain, 600 grammes de blé par pain, ça donne 83$ la tonne additionnelle (10 000 tm*83$). Effrayant pour le client! Mais 0,05$ sur chaque pain « sans trace de glyphosate », produit ici par des agriculteurs d’ici et qui répondent aux valeurs des gens d’ici! C’est pas beau ça? Nourrir nos gens! Je vous laisse le raisonnement en réflexion.

Profession agriculteur

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.