Quelle tournure prendra l’économie canadienne cette année? Après un premier trimestre, Financement agricole Canada (FAC) avance des prévisions et des pistes selon divers vecteurs économiques. Si certains éléments sont plus sûrs, tel que le resserrement de la politique monétaire, la guerre en Ukraine vient mêler les cartes. Les impacts de la pandémie se feront par ailleurs encore sentir bien qu’elle soit moins présente.
Le PIB devrait connaître une croissance plus forte au 2e trimestre de 2022, alors que l’économie se remet du variant Omicron qui a causé plusieurs perturbations. La croissance annuelle en 2022 devrait être de 3,8 %, comparativement à 4,6 % en 2021. La guerre en Ukraine devrait ralentir la croissance économique mondiale et perturber la chaîne d’approvisionnement déjà mise à mal par la pandémie.

Le 2 mars, la Banque du Canada a fait passer son taux de financement à un jour de 0,25 % à 0,50 %. Les analystes prévoient de nombreuses autres hausses cette année, mais comparativement au début d’année, les hausses pourraient être de quatre au lieu de cinq. FAC adhère à cette projections en prévoyant quatre augmentations supplémentaires de 25 points de base, ce qui portera le taux à 1,5 % à la fin de l’exercice. Les gouvernements canadiens et américains ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’inflation, ce qui sous-tend un scénario d’une politique monétaire moins permissive. « À l’inverse, des sanctions pourraient entraîner un ralentissement de la croissance économique, ce qui accentuerait l’incertitude et freinerait la hausse des taux d’intérêt. Malgré cette incertitude, il serait prudent que les entreprises se préparent à des hausses des coûts d’emprunt cette année », avance FAC.

L’Inflation se situe à des niveaux historiquement élevés en raison de la surchauffe créée par la reprise économique, mais aussi les bouleversements liés à la pandémie. Au 4e trimestre de 2021, l’inflation s’est située à 4,7% et les derniers chiffres de Statistique Canada confirment la tendance pour le début de 2022 avec une inflation de 5,1%. L’inflation est propulsée par la hausse des prix des aliments, de l’énergie et des services.
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L’inflation devrait demeurer élevée au 2e trimestre de 2022, selon FAC, mais des niveaux plus acceptables ne sont pas attendus avant la deuxième moitié de 2023. La hausse des salaires pourrait venir compliquer les choses, tout comme une flambée des prix de l’énergie.

Quant au taux de change, le dollar américain devrait être plus favorisé dans les prochains mois. L’économie américaine a été moins malmenée par Omicron et le dollar sert maintenant de valeur refuge dans cette période d’incertitude. Malgré la hausse des prix de l’énergie, le dollar canadien tire de l’arrière, ce qui pourrait être renforcé si la politique monétaire américaine s’avérait plus agressive que du côté canadien.