Alors que la saison chaude se pointe à l’horizon, les producteurs laitiers gardent frais en mémoire les chaleurs accablantes de l’été dernier. Michel Lemire de la ferme Nic et Pic n’a rien oublié. Le début juillet 2010 a été chaud, très chaud même. Tout comme dans plusieurs régions du Québec, la canicule a duré plusieurs jours à Saint-Zéphirin-de-Courval, au Centre-du-Québec. « Les 7e et 8e journées, c’était catastrophique », se souvient Michel Lemire. Même la nuit, la température ne descendait pas suffisamment pour rafraîchir les vaches.
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Les pertes monétaires ont été importantes. Après plusieurs jours de chaleur intense, Michel Lemire a retrouvé une vache morte dans son étable. Deux vaches ont avorté. Le troupeau a démontré une baisse de production laitière nette de 15 %. Les cas de mammites se sont multipliés et le comptage des cellules somatiques a augmenté.
Comme si ce n’était pas suffisant, une nouvelle canicule a sévi à la fin août et au début septembre. Michel Lemire a alors noté que certaines vaches avancées en lait ont tari. Les vaches n’avaient pas réussi à récupérer de la première canicule qu’elles étaient déjà projetées dans une deuxième. Une température ambiante trop élevée cause un stress pour la vache laitière qui peut donc se répercuter en une baisse importante de productivité.
Comme plusieurs producteurs laitiers ce printemps, Michel Lemire a rencontré des spécialistes en ventilation agricole afin de régler son problème. « Je ne me suis jamais fait autant appeler pour des soumissions que ce printemps », raconte David Pinard, représentant pour Hervé Lacharité et fils, dépositaire de la marque Ventec.
Effet du vent
Pour rafraîchir une vache, rien de mieux que le vent. L’eau peut également aider, mais seulement si elle entre en contact direct avec la peau de l’animal. Sinon, l’augmentation d’humidité dans l’air amplifie la sensation de chaleur, ce qu’on appelle l’effet humidex. Il vaut donc mieux miser sur la ventilation.
Les étables étroites, longues et avec des plafonds bas donnent de bons résultats en ventilation tunnel. Ce type de ventilation fait circuler le vent d’une extrémité à l’autre du bâtiment. « Pour rafraîchir les vaches, il faut augmenter la vitesse de l’air à un minimum de 325 à 350 pieds par minute (1,65 à 1,78 m/sec) », explique l’ingénieur Bruno Garon, chef du programme technologie du génie agromécanique à l’ITA de Saint-Hyacinthe.
Un calcul simple permet d’estimer le débit d’air nécessaire provenant des ventilateurs pour créer la vitesse souhaitée selon les dimensions intérieures de la bâtisse :
Débit (pi3/min ou m3/sec) = vitesse (pi/min ou m/sec) x hauteur (pi ou m) x largeur (pi ou m)
1 pi3/min = 0,000472 m3/sec
Pour lire la suite, tournez les pages de votre dernière édition du Bulletin des agriculteurs (juin 2011) à la page 28.
Complément
Vous pouvez visionner la présentation que Bruno Garon a faite lors des journées INPACQ au cours de laquelle il a présenté la problématique de la ferme Nic et Pic.