Les difficultés qui se sont dressées devant les entrepreneurs agricoles les ont-ils découragés? Il semblerait que non, selon un bilan sommaire réalisé par la Direction des études et des perspectives économiques du gouvernement québécois. À partir des annonces faites dans les médias, l’organisme a recensé 59 annonces totalisant des dizaines de millions de dollars pour les neuf premiers mois de l’année. La majorité des projets se situent dans la fourchette de moins d’un million de dollars.
Il n’est pas possible de savoir encore le montant total pour les trois premiers trimestres ou la tendance pour 2022, mais il est à noter que les investissements en 2020 et 2021 (1,26 G$) ont été supérieurs en moyenne à ceux des 2016-2018 (845 M$), sans toutefois dépasser ceux de 2019 (1,4 G$). Il semble que la pandémie ait eu raison d’un élan dans le secteur.
Les défis sont nombreux pour le secteur agricole : la guerre en Ukraine, l’augmentation des prix des matières premières, les pressions inflationnistes, la hausse des taux d’intérêt, la rareté de la main-d’œuvre, les défis environnementaux ainsi que les perturbations liées aux chaînes d’approvisionnement et à la COVID-19. Rien ne semble non plus pointer vers une résolution de ces difficultés.
Plusieurs secteurs sont concernés par les annonces recensées dans les médias. Il s’agit de cultures en serre, de fermes verticales et urbaines, d’acériculture, de pommes de terre, de petits fruits et de production d’insectes et de volailles. Des projets d’expansion, d’agrandissement et d’accroissement des capacités de production ainsi que d’acquisition d’équipements et de technologies novatrices ont plus particulièrement été recensés. Le secteur végétal attire également davantage d’investissement que le secteur animal.
Les Serres Savoura figurent parmi les annonces les plus importantes avec un projet d’investissement de 55 M$ pour un complexe de serres de 9 hectares à Sainte-Sophie, qui portera ses superficies en serres à plus de 40 hectares. Cinq autres producteurs en serre ont annoncé des projets totalisant environ 12 M$. Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec ont investi 14 M$ à Plessisville pour se doter d’un troisième entrepôt et Patates Dolbec a annoncé avoir investi 12 M$ pour moderniser son usine et accroître sa productivité par l’automatisation.
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Le plus gros investissement revient, par contre, au secteur animal. Entosystem a annoncé un investissement de 60 M$ pour la construction, à Drummondville, d’une usine de plus de 100 000 pi2 destinée à la production de farine protéinée à base d’insectes.
À noter également dans un secteur connexe qu’un édifice de 5,8 M$ sera érigé sur le deuxième site de la Zone Agtech, à Repentigny, pour y loger des entreprises. La Zone priorise les solutions qui permettent de réduire l’empreinte environnementale de l’agriculture, incluant l’agriculture de précision, la valorisation des résidus, la robotisation, l’automatisation, l’agriculture intérieure en environnement contrôlé et les bioproduits végétaux.
