Pour le président de l’association, André Mousseau ce sera une charge financière supplémentaire qui risque de réduire leur compétitivité sur le marché : « Selon un de nos fournisseurs, les éco-frais sur le plastique agricole usagé au Québec sont de 2 à 3 fois plus élevés comparativement à ceux de 110 pays recensés. Qui plus est, ce ne sont pas toutes les provinces qui mettent en place ce type d’obligation. Nos voisins Ontariens n’ont pas encore cette pression économique sur leurs épaules. »
Les PSQ ont mis un comité sur pied, mais le temps presse et il y a beaucoup de partenaires dans l’équation. « Notre association a toujours été en faveur du recyclage des plastiques, par le passé, nous avons d’ailleurs contacté AgriRÉCUP pour cela, mais dans les mesures mises en place, le coût est à la charge des producteurs et c’est là qu’on demande à ce que nous n’ayons pas ce fardeau de plus. »
À lire aussi

Inondation dans les champs: quoi faire selon les cultures
La pluie a causé des siennes dans plusieurs régions mais avant de s’inquiéter, le RAP rappelle quelques informations et conseils sur ce type de situation.
Les petits producteurs peuvent toujours couper leurs plastiques et les placer dans un bac vert, cependant pour les plus grands qui possèdent plusieurs hectares, le problème est tout autre. Ce sont des pièces qui ont parfois 200 pieds de long par 50 pieds de large.
L’idée de points de collecte par MRC ou par région n’enchante pas André Mousseau « On préconise surtout un ramassage à la ferme, parce que les gros volumes sont difficiles à manipuler. »
Il y a environ 400 ha de serres au Québec, les plastiques doivent être renouvelés tous les 3 ans. La majorité possède deux couches d’épaisseur, ce qui fait un volume considérable de plastique à récupérer.
AgriRÉCUP demande plus de temps
Ce volume, AgriRÉCUP n’est pas du tout prêt à le prendre en charge « S’ils nous demandent de gérer ces matières, il restera beaucoup de choses à régler avant d’accepter ce rôle-là, mais je considère que 2025 ça ne donne pas assez de temps à AgriRÉCUP pour mettre en place le programme de récupération des plastiques. Il faudra que nous ayons des discussions avec tous ceux qui vont être impliqués, dont le gouvernement, bien sûr. Ça supposera de mettre en place les infrastructures nécessaires pour le transport d’une part et ensuite pour l’entreposage », explique Christine Lajeunesse, directrice pour l’est du Québec chez AgriRÉCUP.
L’organisme effectue la gestion des matières recyclables, mais ne s’occupe pas du traitement. Après la mise en ballots des plastiques, la marchandise est envoyée à des entreprises de recyclage qui en font de la granulation ou de l’extrusion pour les mettre en billes.
AgriRÉCUP est responsable de cinq sous-catégories de plastiques provenant des exploitations agricoles, mais pas encore pour les secteurs de l’horticulture ornementale, la production maraîchère et la production en serre.
À lire aussi: