Paris (France), 15 novembre 2001 – Le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) Jean-Michel Lemétayer a demandé jeudi aux négociateurs français « de défendre la politique agricole » européenne définie à Berlin dans le cadre des futures négociations avec l’OMC (organisation mondiale du commerce).
« J’ai un avis un peu partagé » sur l’accord de l’OMC, a déclaré Jean-Michel Lemétayer sur Europe-1. Mais « c’est mieux qu’un cycle de négociations s’engage à l’OMC plutôt qu’un échec ».
À lire aussi

Il faut arrêter de s’excuser pour la gestion de l’offre
En cette année 2025 marquant le 70e anniversaire de la mise en marché collective, le Canada peut et doit mettre de l’avant ses politiques nationales en agriculture, surtout la gestion de l’offre.
Si cet « accord qui va faire en sorte qu’on mette des règles dans cette OMC », le président de la FNSEA a souhaité que les négociateurs français et européens, MM. Lamy et Fischer, soient « offensifs » et défendent « leur mandat c’est-à-dire la politique agricole telle qu’elle a été arrêtée il y a deux ans dans le cadre des accords de Berlin ».
« Nous avons fait suffisamment d’efforts déjà en terme de maîtrise de la production », a souligné Jean-Michel Lemétayer. « On oublie toujours que nous sommes la seule région du monde où on gèle des terres, où on a des quotas laitiers: autant de choses qui doivent être prises en compte par nos interlocuteurs, américains notamment ».
Selon la FNSEA, « la difficulté pour nous c’est que notre politique agricole européenne est transparente » par rapport aux Etats-Unis. « Tout le monde connaît les aides qui sont attribuées à l’agriculture, et connaît en plus le calendrier », a-t-il ajouté, « cela devrait pouvoir nous servir mais parfois nous dessert ».
Avançant que l’autonomie de la politique agricole commune constituait « une demande de ma part très très forte », Jean-Michel Lemétayer a estimé qu« ‘indépendamment d’accords dans le cadre de l’OMC, l’Union européenne doit rester maître de sa politique agricole ». « C’est à nous de définir les orientations que nous voulons pour notre agriculture, le nombre de paysans que nous voulons, l’occupation du territoire ».
« Nous n’organiserons pas de manifestation parce que le cadre de Doha permet aux négociateurs de travailler sereinement à condition d’être fermes dans les négociations », a promis le président de la FNSEA.
Source : AP