La valeur des terres agricoles au Canada continue d’augmenter, mais à un taux inférieur à celui des dernières années. Financement agricole Canada (FAC) a étudié le premier semestre de 2019 et a constaté une augmentation moyenne nationale de 3%, comparativement à 6,6% pour l’ensemble de l’année 2018.
Cependant, l’économiste en chef de FAC, Jean-Phlippe Gervais, a déclaré s’attendre à peu de changement en fin d’année. « Si nous examinons nos résultats pour 2018, la majeure partie de la hausse que nous avions rapportée à la fin de l’année était en réalité due aux six premiers mois », a-t-il déclaré. « Si les choses évoluent comme en 2018, nous pensons qu’à la fin de l’année, les chiffres seront différents, mais ils ne le seront pas de beaucoup.»
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La croissance de la valeur des terres agricoles a ralenti au cours des cinq dernières années, ce qui laisse croire à M. Gervais que la croissance au-delà des 10% est probablement révolue.
La valeur des terres a augmenté d’année en année depuis 1993, jusqu’à atteindre une moyenne nationale de 10% en 2015. Depuis, la tendance a ralenti pour se maintenir sous la barre des 10%. La date concorde avec un ralentissement de l’ensemble du secteur agricole, selon M.Gervais, avec des coûts d’emprunt plus élevés et une pression accrue sur le revenu.
Le bilan des six derniers mois montre des augmentations de 2,8% au Québec. La plus forte hausse a été signalée au Manitoba avec 6,2%. Ailleurs, la valeur des terres a progressé de 3,3% en Ontario, de 2,7% en Colombie-Britannique, de 1,6% en Alberta et de 2,9% en Saskatchewan. Les chiffres du Canada atlantique n’étaient pas encore disponibles.
M.Gervais a déclaré que les producteurs sont plus prudents, le prix des terres par rapport au revenu étant plus élevé. « Si vous comparez le prix moyen d’une terre à ce que vous pouvez en tirer, nous sommes au sommet du cycle ».
L’économiste en chef de FAC a ajouté que la demande de produits agricoles canadiens demeurant forte, les perspectives à long terme semblent positives.
Selon FAC, le ratio de la dette agricole par rapport aux actifs est inférieur à la moyenne des 15 dernières années. La plupart des exploitations sont également dans une bonne situation financière, si les propriétaires décident d’acheter des terres.
FAC exhorte les agriculteurs de se doter d’un plan de gestion des risques qui les protège autant que possible en cas de circonstances imprévisibles.
Source: Karen Briere, The Western Producer