Le 20 septembre dernier avait lieu à la Ferme Berni de Sainte-Élizabeth-de-Warwick, au Centre-du-Québec, la journée à foin annuelle du Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) qui a réuni quelque 140 participants. Ceux-ci ont pu visiter différents kiosques et assister à des présentations.

Les propriétaires de la Ferme Berni, Shany, Jacques, Meggie et Germain Bernier ont accueilli les participants de la Journée à foin à leurs installations de Sainte-Élizabeth-de-Warwick.

Il s’agit d’une ferme laitière de 230 vaches et de 2000 acres en cultures de blé, de soya, de maïs-grain, de maïs-ensilage et de foin. Depuis 2012, ils traient les vaches à l’aide de robots. En 2021, ils ont acquis un deuxième site de 80 kilos de quotas en stabulation entravée. La Ferme Berni a son propre plan de séchage à la ferme. Les propriétaires sont en train de construire une nouvelle étable pour les vaches laitières qui comprendra six robots de traite. Il y a aura également une pouponnière froide pour les veaux de 0 à trois mois.

Au cours de la journée, plusieurs intervenants ont fait des présentations. Guy Allard, directeur du Pôle-PFQ et enseignant retraité, a parlé du projet visant le maillage entre producteurs de foin et de grandes cultures. Le but est que ces derniers échangent des terres et en tirent des bénéfices, notamment de meilleurs rendements.

Marc-Antoine Larivée, du CECPA, a présenté les résultats d’une étude très intéressante sur les coûts de production du foin de commerce. Le coût de production de la ferme type de l’étude est de 247$/t (85% m.s.). La marge bénéficiaire moyenne est de 56 $/t (85% m.s.). La ferme type de l’étude produit principalement des petites balles.

Justin Chabot du groupe Ducharme (à droite) a présenté les six ingrédients de la recette gagnante de la Ferme Berni pour atteindre des rendements de 11 à 12 t/ha année après année avec leurs prairies.
1. Le premier ingrédient est un sursemis à la volée (vasage) tôt au printemps dans toutes les prairies peu importe leur condition de santé à la sortie de l’hiver. Ce sursemis évite des surprises plus tard en saison résultant d’une perte de populations de l’hiver précédent.
2. Une fertilisation au début du mois de mai. Justin Chabot déconseille à ses clients d’utiliser l’urée comme source d’azote.
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3. Un calendrier de coupe suivi avec rigueur. À la Ferme Berni on fait trois coupes par année. La première et deuxième coupe quand la luzerne est à 25% en fleurs et à 60% pour la troisième. La hauteur de coupe est de 4 pouces avec des couteaux toujours bien aiguisés.
4. Utiliser des semences de qualité. À la Ferme Berni, on favorise un mélange 40% luzerne et 60% graminée.
5. Être empathique avec ses champs de luzerne. « On leur donne la vie dure à nos plantes fourragères dans une saison, explique Justin Chabot à l’auditoire. En moyenne, elles se font rouler dessus plus de neuf fois dans une saison. » Il recommande de minimiser le plus possible les passages avec la machinerie.
6. Viser une qualité nutritive des fourrages qui est constante. Une régularité dans la qualité des analyses nutritionnelles assure une production de lait sans surprise dans l’étable.
Le Bulletin des agriculteurs profite de l’occasion pour remercier les « Experts-Fourragers » pour leur participation à la chronique hebdomadaire qui a été publiée sur notre site Web toute la saison en collaboration avec le CQPF. Un total de 18 chroniques qui ont pour but de diffuser des conseils utiles pour maximiser les rendements et la qualité des récoltes.
Merci à nos experts ;
Christian Duschesneau, Brigitte Lapierre, Jean-François Lemay, Roselyne Gobeil, Sylvain Chabat et Maxime Leduc pour leurs contributions.