Ottawa (Ontario), 12 septembre 2003 – Les préoccupations environnementales liées au fumier, à son entreposage et à son élimination augmentent à mesure que l’industrie du bétail prend de l’ampleur et s’intensifie. Face à ces préoccupations et aux nouveaux règlements, les producteurs adoptent de plus en plus des pratiques et des technologies agricoles qui visent à réduire les risques liés à l’entreposage et à la manutention des fumiers, tout en utilisant davantage les éléments nutritifs que contiennent les fumiers.
Un nouveau rapport, qui analyse les données de l’Enquête de 2001 sur la gestion agroenvironnementale, fait le point sur les pratiques d’entreposage des fumiers dans les fermes ayant du bétail en 2001.
Il montre que 69 % des fermes ayant du bétail au Canada en 2001 avaient une installation d’entreposage de fumier solide ou semi-solide, qui est la méthode la plus fréquente dans le cas des bovins laitiers et de boucherie.
Près de 16 900 fermes possédaient des installations d’entreposage de fumier liquide comme des fosses à parois de béton et des lagunes. Ces installations sont surtout associées aux méthodes d’élevage en claustration. La production porcine est un bon exemple où ce genre d’installation peut être utilisé.
Une autre proportion (24 %) de fermes ayant du bétail n’avaient aucune méthode d’entreposage des fumiers. Ces fermes élèvent leurs animaux à l’extérieur, à longueur d’année, ou épandent le fumier directement sans l’entreposer. Ainsi, ces exploitations n’utilisent pas d’installations d’entreposage de fumier.
Les fermes porcines, qui sont typiquement des exploitations à grande échelle et à grande intensité de capital, sont celles qui ont utilisé le plus les installations d’entreposage de fumier liquide en 2001. Dans les secteurs laitier et porcin, les grandes fermes avaient une plus forte proportion d’installations d’entreposage de fumier liquide, tandis que les petites fermes avaient un plus fort pourcentage d’installations d’entreposage de fumier solide.
Une capacité plus grande réduit la nécessité de faire l’épandage du fumier liquide dans des conditions peu propices, tout en facilitant l’utilisation des éléments nutritifs du fumier à une étape plus favorable de la croissance des cultures. La majorité des fermes ayant du bétail, qui sont munies d’installations d’entreposage de fumier liquide, avaient une capacité d’entreposage dépassant 250 jours.
La proximité des installations d’entreposage de fumier par rapport aux sources d’eau est un facteur important pour évaluer les risques pour l’environnement liés à la contamination de l’eau par écoulement possible et d’autres problèmes de retenue. En général, les installations d’entreposage de fumier étaient bien à l’écart des sources d’eau en 2001, même si les installations d’entreposage de fumier liquide en étaient un peu plus près.
La grande majorité des installations d’entreposage des fumiers, liquides et solides, étaient situées à plus de 30 mètres d’un puits, d’un ruisseau, d’une rivière ou d’un lac en 2001.
À l’échelon provincial, 36 % des fermes du Québec avaient des installations d’entreposage de fumier liquide, soit la plus grande proportion parmi les provinces. Cela vient de l’importance de la production porcine et laitière dans la province et d’une réglementation environnementale plus imposante.
Les provinces de l’Atlantique avaient la plus forte proportion de fermes utilisant des installations d’entreposage de fumier solide ou semi-solide (87 %).
Les plus faibles proportions de fermes ayant des installations d’entreposage de fumier liquide étaient en Alberta, où seulement 4,5 % des fermes avaient ce genre d’installations, et en Saskatchewan (2,2 %). Ces provinces avaient le plus grand nombre de bovins de boucherie et de fermes ayant des bovins de boucherie. La production de boeuf n’utilise typiquement pas d’installations d’entreposage de fumier liquide.
Le rapport Gestion environnementale des fermes au Canada : L’entreposage des fumiers au Canada, vol. 1, no 1 (21-021-MIF, gratuit) est maintenant accessible dans le site Web de Statistique Canada. À la page Nos produits et services, sous Parcourir les publications Internet, choisissez Gratuites, puis Agriculture.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Statistiques Canada
http://www.statcan.ca/
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