Les conflits de travail compliquent les activités agricoles

Publié: 29 avril 2021

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Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les usines d'Olymel ne sont plus vraiment les mêmes. Les mesures de protection des travailleurs ont été multipliées.

Après la grève des débardeurs déclenchée lundi au Port de Montréal, un autre arrêt de travail est survenu, cette fois aux installations d’Olymel à Vallée-Jonction. Une grève générale illimitée a été déclarée le 28 avril à 9h00. La demande de recours à la conciliation par l’employeur après le dépôt des demandes salariales des employés a été invoquée par le syndicat comme raison au débrayage. Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres.

En réaction, les Éleveurs de porcs ont mis en place une grille de classement afin de répondre aux délais que vont engendrer l’arrêt de travail à l’usine d’abattage. Pour la semaine du 2 mai, une grille de classement de +10 kg pour les ententes Qualité Québec et Olymel Plus entre en vigueur. Dans le cas du porc Qualité Québec, le poids maximum de la strate optimale de la grille +10 kg est de 129,9 kg. Quant aux ententes Olymel Plus, le poids maximum de la strate optimale pour cette grille est de 134,9 kg. Les Éleveurs encouragent les producteurs à planifier leurs prochaines sorties en continuant à prioriser les porcs les plus lourds.

La pandémie de COVID-19 a exercé une grande pression dans les installations d’abattage ou les éclosions ont été difficiles à maitriser en raison de la promiscuité entre les travailleurs. La fermeture des installations a causé d’importants problèmes de retards dans la livraison des porcs et un engorgement aux fermes qui ont dû conserver plus longtemps leurs animaux. Le gouvernement fédéral avait d’ailleurs annoncé un programme visant à compenser les éleveurs affectés par les retards.

Quant à la grève au Port de Montréal, la Chambre des communes a voté dans la nuit de mercredi en faveur d’une loi spéciale pour le retour au travail des débardeurs. En plus d’imposer la reprise des activités au port, la loi spéciale imposera la médiation à l’Association des employeurs maritimes (AEM) et au Syndicat des débardeurs du port de Montréal (SCFP 375), rapporte Radio-Canada. Le Sénat doit débattre de la loi vendredi et dès son adoption, elle entrera en vigueur à minuit. À défaut de se plier à la loi, le syndicat et l’employeur sont passibles d’amendes de 100 000 $ par jour d’infraction. Les débardeurs qui sont sans contrat de travail depuis décembre 2018 demandent des changements dans les horaires.

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Le gouvernement fédéral a procédé en faveur d’une loi spéciale en raison des conséquences de la grève sur la livraison des marchandises au Port de Montréal. Selon la ministre du Travail Filomena Tassi, la grève pourrait coûter à l’économie canadienne de 40 à 100 millions de dollars par semaine, menaçant directement 19 000 emplois et en touchant des milliers d’autres au pays. Déjà, les problèmes d’accès aux conteneurs compliquent la vie des exportateurs de grains d’ici, tels que Prograin. L’accès à certains biens essentiels à cette période de l’année, comme l’engrais, pourrait être compliqué. Sollio Agriculture avait déjà confié au Bulletin avoir pris des dispositions afin d’assurer un approvisionnement continu vers ses différents centres, en cas de conflit au Port de Montréal.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.