Il y a dix ans, la U.S. Environmental Protection Agency (EPA) a lancé le RFS pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, trouver une solution de rechange aux carburants à base de pétrole étranger et promouvoir l’économie rurale. C’est de ce programme aussi que vient l’exigence d’ajouter de l’éthanol produit à partir de maïs dans l’essence. Les chercheurs de l’EPA vont maintenant réexaminer les avantages environnementaux de ce programme.
Selon une lettre publiée le 15 octobre sur le site de l’EPA, l’inspecteur général de l’EPA dirigera l’enquête. Cette dernière vise à déterminer si l’agence a bien documenté son programme et si elle a tenu compte des recherches récentes sur les répercussions environnementales du RFS. La lettre de l’EPA mentionne que l’enquête vise à « s’assurer que la santé publique et l’environnement soient protégés ».
L’industrie pétrolière et les groupes environnementaux se demandent si l’EPA a bien évalué le cycle de vie des émissions provenant de l’éthanol produit à partir de maïs pour mesurer le potentiel de réchauffement planétaire de ce gaz à effet de serre. Ils soutiennent que les avantages environnementaux de ce carburant ne contrebalancent pas le changement d’affectation des terres dû à la production d’éthanol à base de maïs.
L’EPA a fait l’objet d’un nombre croissant de critiques parce qu’elle a mis plusieurs années à publier les cibles annuelles de l’utilisation de biocarburants. Janet McCabe de l’EPA a été réprimandée par un comité du Sénat américain pour la façon dont l’agence s’est occupée du RFS. De plus, l’EPA a été poursuivie pour avoir pris un temps fou à régir le programme. Les industries du pétrole et du maïs, actuellement en bataille à Washington contre le RFS, soutiennent que la lenteur de l’EPA les a toutes deux affectées de façon négative.
D’ici le 30 novembre, l’EPA doit finaliser son rapport sur les cibles annuelles qu’elle a finalement proposées en mai dernier. C’est également à cette date que commenceront à Paris les discussions des Nations Unies sur les changements climatiques.
Goeff Cooper, vice-président directeur de la Renewable Fuel Association qui prône l’utilisation de biocarburants, soutient que l’enquête sur le RFS et sur l’éthanol produit à partir de maïs va démontrer des avantages environnementaux.
Toutefois, le développement de l’industrie avancée des biocarburants n’a pas atteint ses cibles parce que l’économie fragile et le climat politique instable ont fait baisser les investissements.
« Le but initial du RFS était de stimuler l’utilisation d’autres carburants que l’éthanol produit à partir de maïs. L’éthanol à base de maïs était censé servir de passerelle, mais ça ne s’est pas produit », a déclaré Emily Cassidy du Environmental Working Group, un organisme qui critique le RFS.
Cet article de Chris Prentice et de Valerie Volcovici de Reuters est une traduction. Il a été publié sur le site de gainews.ca.
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