Le Québec qui connait un début d’année difficile ne serait pas au bout de ses peines. Alors que la province se compare défavorablement par rapport aux autres provinces canadiennes depuis le début de 2023, le reste de l’année s’annonce tout aussi pénible d’un point de vue économique. Parmi les responsables sont cités les perturbations climatiques telles que les feux de forêt et les inondations.
L’économiste principale de Desjardins, Hélène Bégin, déclare que « les résultats économiques de la période estivale seront teintés par les conséquences des catastrophes naturelles, soit les feux de forêt et les inondations. Cela dans un contexte où l’économie du Québec repose déjà sur des bases fragiles ».
La croissance du PIB du Québec traîne de la patte pour les quatre premiers mois de l’année comparativement au Canada. Elle se chiffre à 0,9 % au Québec et à 2,3 % au Canada. En avril, le PIB a décliné de 0,4%, davantage que les 0,3% prévus.

Mme Bégin cite en mars le ralentissement de 14 des 20 grands secteurs économique par rapport à l’an dernier. La production des secteurs de l’agriculture et de la foresterie a chuté de 4 %, celle des services publics de 2,2 % et celle de la fabrication de 0,5 %. Pour les services, la production a diminué de 0,3 % en avril principalement en raison d’une baisse de 2,0 % dans le commerce des grossistes et d’un recul de 1,1 % dans les administrations publiques.
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Si l’économiste met une partie du ralentissement en avril sur des causes temporaires (pannes d’électricité et grève des fonctionnaires fédéraux), d’autres signes sont plus inquiétants pour la suite. La construction n’affiche pas de reprise, au contraire, et le secteur manufacturier est au ralenti. Elle estime que la hausse des taux d’intérêt explique une partie de ces difficultés. L’économie mondiale, elle aussi en panne, affecte les exportations québécoises qui reculent.
Desjardins prévoit que la plus faible croissance économique au Canada en 2023 aura lieu au Québec. Un ralentissement économique est en fait attendu jusqu’à la fin de l’année. Pour l’année, le PIB devrait se situer sous les 0,5% et moins encore pour 2024.

Le Québec doit composer avec deux difficultés, soit un secteur de la construction qui ralentit davantage qu’ailleurs au pays, et une croissance démographique également inférieure aux autres provinces. L’afflux de résidents a soutenu les économies des provinces mais le Québec affiche la plus faible rétention de nouveaux résidents.
Peu de nouveaux emplois ont été créés au premier trimestre (34 000 contre 84 000 au 2e trimestre de 2022) et le marché de l’emploi demeure serré à 4%. « Le ralentissement du marché du travail et la hausse des taux d’intérêt laissent présager des vents contraires pour les consommateurs au Québec. Par conséquent, l’économie de la province repose sur des bases fragiles et notre scénario prévoit une période de contraction du PIB réel jusqu’au début de 2024 », déclare Desjardins.
