Étudiant en première année du programme d’agronomie à l’Université Laval, William Lafond rêvait, pour son stage d’été, de découvrir la production laitière d’un autre pays. Pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable? Un ami lui envoie le lien vers un article paru dans LeBulletin.com : La plus grande ferme robotisée au monde.
« Ça m’a beaucoup inspiré », raconte l’aventurier. William cherche et trouve le courriel des propriétaires. Après quelques échanges, ils l’invitent à se joindre à l’équipe le temps du stage obligatoire entre sa première et deuxième année d’université. Le premier mai 2015, il s’envole donc au pays des kiwis.
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Le 3 mai, il atterrit en plein hiver. Il est toutefois moins vigoureux qu’ici. Le matin, le frimas couvre les voitures, mais en après-midi, la température grimpe autour de 10°C. Une seule fois, une neige mouillante recouvre le sol durant les quatre mois de son périple.
10 sites
Le Van Leeuwen Dairy Group possède non seulement la ferme la plus robotisée au monde, mais elle a au total 10 sites de production. Il s’agit d’une entreprise familiale qui possède au total 12 500 vaches laitières en lactation. Le groupe dispose de 7000 hectares de terres, mais la ferme sur laquelle William a travaillé en a 500. Chaque ferme est distancée d’environ une demi-heure de route. « J’ai fait le tour des fermes et ça nous a pris une journée », raconte William.
Sept fermes sont sous régie conventionnelle pour la Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire que les vaches sont gardées aux pâturages. Elles vêlent au printemps et sont taries à l’arrivée de l’hiver. La traite est effectuée dans une salle de traite ou un carrousel. Une autre ferme dispose de huit robots Lely pour 500 vaches Jersey. La ferme où habite la famille Van Leeuwen dispose de 1000 vaches en lactation avec 16 robots Lely.
William Lafond a travaillé sur la dixième et plus récente ferme du groupe, celle-là même qui l’a fait rêvé l’hiver dernier. Ce site dispose de 24 robots DeLaval pour 1500 vaches en lactation.
Robots
« Selon Monsieur Ven Leeuwen, la meilleure façon de traire des vaches, c’est avec des robots », raconte William. Les trois fermes robotisées sont en cours de dessaisonalisation. Il y a donc des vaches en lactation toute l’année.
Le Néo-Zélandais veut transformer toutes ses fermes vers la robotisation et la traite à l’année. Les vaches produisent ainsi plus de lait, en plus de créer une condition plus stable lors de la traite des vaches. Chaque humain traie différemment alors que le robot traie toujours de la même façon.
Stage
William Lafond a débuté l’été en observateur. Il grattait les matelas et apprenait les rudiments des robots. Durant la deuxième partie de l’été, il a été plus actif. Une journée type débutait à 6 heures. Le matin, il allait en quatre roues chercher les 800 têtes (veaux et vaches taries) au pâturage. Les fermes de Nouvelle-Zélande utilisent beaucoup les pâturages. En après-midi, il soignait les vaches.
La ferme sur laquelle William Lafond a travaillé utilise 10 employés sur deux chiffres : de jour et de nuit. Il y a 20 vêlages par jour. Un employé ne fait que ça.
Et puis?
C’était une première expérience avec des robots pour William Lafond. Il ne vient pas d’une ferme, mais l’été précédent, il avait travaillé sur une ferme laitière typique québécoise. Tout un changement!
Il se dit très satisfait de son expérience. « Ça m’a ouvert l’esprit sur l’importance de préserver la gestion de l’offre, dit-il. L’été dernier, avec le crash boursier en Chine, le prix du lait a chuté à 30¢ le litre. Ce n’est pas facile pour eux. Les producteurs de lait doivent se protéger en achetant des contrats à la bourse, un peu comme pour les producteurs de porcs ici. » La ferme typique de Nouvelle-Zélande a 400 vaches. Le lait du Groupe Van Leeuwen est transformé en poudre par la compagnie chinoise Oceania Dairy et destiné au marché chinois.
William Lafond a tellement aimé son expérience qu’il aimerait bien récidiver. Il s’est fait des amis d’Australie et des Pays-Bas. Il aimerait bien voir des fermes laitières dans ces pays.
Voici quelques photos de voyage de William :