Ottawa juge des transformateurs de viande coupables d’outrage

Publié: 9 mai 2004

Calgary (Alberta), 6 mai 2004 – Les dirigeants de trois grandes usines de transformation de la viande au Canada pourraient bien se retrouver en prison s’ils refusent de produire leurs états financiers, comme l’exige un comité fédéral qui cherche à savoir si l’industrie n’a pas profité de la crise de la vache folle.

« On en a assez d’attendre qu’ils se branchent. Maintenant, c’est sérieux », a déclaré jeudi à Ottawa le député libéral fédéral David Kilgour, président du Comité de l’agriculture de la Chambre des Communes.

Chose rare, tous les partis présents sur le comité ont été d’accord pour qualifier la conduite des propriétaires d’usines de transformation d’outrage au Parlement.

Les sociétés Cargill Foods et Lakeside Packers, d’Alberta, et Levinoff Meats, de Montréal, ont donc jusqu’au 10 mai midi pour remettre leurs états financiers au comité, sinon leurs dirigeants feront face à des peines de prison, a déclaré M. Kilgour.

« Mes conseillers légaux me disent qu’on peut les mettre en tôle », a ajouté M. Kilgour, en précisant que le Parlement avait toute une panoplie de sentences possibles, incluant des amendes.

Les transformateurs de viande sont soupçonnés d’avoir empoché une bonne partie des 1,6 milliards $ d’aide versée par les gouvernements aux fermiers, frappés de plein fouet par la crise de la vache folle.

Les Etats-Unis, le principal importateur de boeuf canadien, ont imposé un Embargo sur l’importation de viande de boeuf depuis la découverte d’une vache atteinte de la maladie de la vache folle en Alberta, le 20 mai dernier.

Gary Mickelson, un responsable de la société américaine Tyson Foods, propriétaire de Lakeside Packers, affirme dans un courriel que sa société n’a reçu aucune communication du comité lui indiquant qu’elle était en situation d’outrage au Parlement. De plus, selon lui, sa société n’a reçu aucune réponse aux clarifications qu’elle a demandé au comité.

Chez Cargill, un porte-parole, Robert Meijer, affirme que sa compagnie craint que si elle donne des chiffres au comité, ceux-ci se retrouveront dans le domaine public.

« Nous croyons toujours que les demandes du comité sont déraisonnables, soutient M. Meijer. Nous sommes une compagnie privée et nos privilèges en ce sens doivent être respectés et protégés. Nous travaillons très fort pour que nos concurrents n’aient pas accès à nos chiffres. »

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Source : PC

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Cargill
http://www.cargill.com

Tyson Foods Inc.
http://www.tysonfoodsinc.com/