Sols trop humides? Pas de problème, on sème avec un drone

Le Agras T40 est un drone impressionnant avec 2 mètres de long, 1,6 m de large et 0,8 m de haut

Publié: 29 septembre 2023

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Journée de champ avec démonstration du drone Agras T40 à Sainte-Sabine en Montérégie.

Semer des cultures de couverture quand il pleut sans arrêt et que les sols sont boueux est une tâche presque impossible. Semer des cultures de couverture à l’automne quand les champs de soya tournent au jaune est crève-cœur quand on regarde les traces laissées par le tracteur et les plants écrasés. Il existe maintenant une solution moderne à ces problèmes: un semis par drone! Voir la vidéo ci-dessous.

Le 21 septembre dernier, la compagnie Les drones Overbeek a fait la démonstration de ce qu’il est possible de réaliser avec un drone de type Agras T40. La journée de champ était organisée par l’entreprise Synagri qui offre maintenant cette option à ses clients.

Le Agras T40 est un drone impressionnant avec ses 2 mètres de long, 1,6 m de large et 0,8 m de haut. Il a quatre bras, chacun muni d’un double rotor. Il est capable de transporter une charge de 50 kg dans sa trémie. Le drone est équipé d’un radar, d’une vision binoculaire et de plusieurs senseurs pour détecter les obstacles. Une fois programmé pour sa mission, il ajuste automatiquement sa distance au-dessus de la culture et contourne les obstacles. Le drone présenté lors de la journée de champ était connecté à une antenne mobile RTK pour augmenter la précision des passages au centimètre près.

William Overbeek, des Fermes Overbeek, et pilote du drone.

Comme l’explique William Overbeek, des Fermes Overbeek et pilote du drone : « Quand j’arrive dans un champ, la première étape à l’aide de la télécommande est de définir les contours du champ. Après, je programme les paramètres d’application comme la hauteur de vol, la vitesse d’avancement et la largeur des passages. » Cette information est transmise au drone qui lui les utilise pour faire un vol automatisé.      

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Le drone sème 0,7 à 3 hectares par charge, selon le type de semences. Une fois vide, il revient automatiquement au point de départ pour être rechargé. La batterie est remplacée et le drone redécolle pour continuer son travail. Il sème de 6 à 14 hectares à l’heure.

Selon William Overbeek, il y a plusieurs bonnes raisons d’utiliser un drone pour le semis de cultures de couverture. La principale est qu’il n’y a aucun roulement sur le sol. « Le lendemain d’une grande pluie, on ne penserait pas de passer avec un tracteur alors que le drone, lui, peut voler par-dessus la culture sans problème. Ceci fait en sorte que la semence est déposée sur un sol très humide, ce qui favorise la germination. »

Le drone peut être aussi utilisé pour l’application localisée d’engrais pour corriger, par exemple, des carences. D’ailleurs, ce drone a été conçu en Chine où il est utilisé pour l’application d’urée dans les cultures de riz. Il facilite la fertilisation dans les parcelles inondées, qui sont souvent de forme irrégulières.

Au moment du reportage, Les drones Overbeek avaient déjà semé plus de 750 hectares.

Les lecteurs qui désirent avoir plus d’information sur les services offerts peuvent contacter Les fermes Overbeek ou son représentant Synagri

À PROPOS DE L'AUTEUR

Yvon Therien

Yvon Therien

Agronome retraité et consultant

Yvon Thérien est agronome retraité et consultant spécialisé en agriculture. Il a été éditeur du Bulletin des agriculteurs de 2010 à 2024.