Il faut par contre bien choisir ses variétés pour atteindre une croissance maximale
Avec les récoltes qui avancent à bon train un peu partout au Québec, plusieurs producteurs ressortent les semoirs pour implanter des cultures de couverture. Quelques précautions sont à prendre toutefois.
Précautions à prendre
La première précaution à prendre concerne le calendrier. Même si l’été a décidé de faire du temps supplémentaire, il ne faut pas se leurrer, l’automne approche. Il faudra cibler les bonnes variétés à semer dans les prochains jours.
À lire aussi

Inondation dans les champs: quoi faire selon les cultures
La pluie a causé des siennes dans plusieurs régions mais avant de s’inquiéter, le RAP rappelle quelques informations et conseils sur ce type de situation.
La seconde précaution concerne la condition du sol. À certains endroits du Québec, la dernière pluie remonte à plus de deux semaines. Les sols sont déjà secs et lorsque les récoltes sont complétées, ils sont encore plus exposés au soleil et à la chaleur. Le mercure a frôlé les 30 degrés Celsius dans les derniers jours et devrait être nettement au-dessus des normales de saison pour encore quelques temps, d’après les prévisions météo.
La troisième précaution est d’apporter aussi une attention particulière au type de travail de sol qui sera fait, autant en préparation que pour le semis lui-même. Lyne Beaumont, agronome et spécialiste des cultures de couverture chez Sollio Agriculture, recommande de remuer le sol le moins possible, car dans certaines régions, il contient peu d’humidité. « En le travaillant, on risque de perdre le peu d’humidité qu’il a, surtout avec les conditions actuelles et le vent qui est très asséchant », dit la spécialiste. Elle ajoute que les petites semences faites à la volée prendront, par contre, un certain temps à se développer, selon les précipitations.
Choisir les bonnes variétés
L’agronome rappelle que la saison avance, même s’il fait beau et chaud. Les conditions des dernières semaines ne doivent pas faire oublier que l’automne est à nos portes, avec ses variations de températures et ses gels. « Il ne reste plus beaucoup de temps au calendrier si on compte qu’il faut de six à huit semaines de croissance ». Le temps de croissance est bien sûr très variable selon les régions, mais il faut considérer cette donnée et ne pas la sous-estimer à cette période-ci de l’année, précise-t-elle.
Si on a opté cette année pour l’implantation de cultures de couverture, il vaut mieux jeter son dévolu pour la catégorie qui nous permettra de garder le sol couvert jusqu’au printemps, ajoute Lyne Beaumont. Les crucifères, les céréales d’automne, le blé et l’avoine font partie de cette catégorie. Elles pourront avoir suffisamment de temps pour afficher une bonne croissance, ainsi qu’une résistance aux premiers gels. Selon le type de sol et l’humidité dans ce dernier, on pourra alors semer à une profondeur allant de 1 pouce à 1 pouce et quart.
Si on considérait un choix de cultures de couverture pour leur apport en azote, il vaut mieux mettre cette option de côté. Les légumineuses prennent un bon huit semaines pour atteindre un niveau de croissance intéressant, ce qui nous amène au 20 novembre…ce qui représente un risque très important. « Si on veut un bon ratio coût-bénéfice, il vaut mieux laisser tomber ces cultures, même en comptant sur une saison exceptionnelle », croit-elle. La meilleure période pour les semis de cette catégorie de cultures de couverture se situe de la mi-août à la fin août, avec des semences comprenant du trèfle et du radis, par exemple.
Cela ne veut pas dire, par contre, qu’il faut mettre de côté l’idée des cultures de couverture, au contraire, avance Lyne Beaumont. « Il existe plein de bénéfices aux cultures de couverture, comme prévenir l’érosion et apporter de la vie dans le sol. »
Si le prochain hiver est le moindrement semblable à celui de l’an dernier, le couvert neigeux risque de disparaître rapidement, rendant le sol vulnérable aux éléments.
Quant aux stocks de semences, elles seraient en ce moment en quantités suffisantes pour réaliser des mélanges intéressants, de même que pour les céréales d’automne.
À lire aussi: