Comment votre choix de cultures de couverture peut influencer les microorganismes du sol en votre faveur?

Publié: 12 juillet 2024

Couvert semé le 20 juillet: avoine, féverole, radis, pois, sarrasin.

*De nombreux microorganismes jouent un rôle crucial dans le maintien et le succès de nos cultures. Par exemple, l’association symbiotique avec la bactérie rhizobium permet aux légumineuses de fixer l’azote atmosphérique, tandis que les hyphes mycorhiziens augmentent la surface d’absorption des racines tout en améliorant la structure du sol.

Avec l’intégration de pratiques culturales comme les semis de cultures de couverture ou d’intercalaires, on se demande parfois quels sont les avantages qui en font bien plus qu’un « engrais vert ».

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Conjointement à l’amélioration de la fertilité du sol, plusieurs avantages comme la gestion des cycles de maladies et ravageurs passent bien trop souvent inaperçus parce qu’ils sont plus difficiles à mesurer, mais peuvent avoir un impact majeur sur les cultures subséquentes.

C’est la raison pour laquelle une équipe de l’Île-du-Prince-Édouard s’est penchée sur l’influence de diverses espèces utilisées comme cultures de couverture sur les populations microbiennes. Plusieurs découvertes étonnantes vous inviteront peut-être à intégrer de nouvelles espèces à votre mélange de prédilection!

En effet, à la lumière de cette étude en sol canadien, le radis oléagineux, la luzerne et la phacélie se sont révélés être promoteurs de pathotrophes fongiques, potentiels précurseurs de maladies comme la fusariose et la rhizoctonia (fonte des semis). À l’opposé, le sorgho-soudan affecte plutôt à la baisse l’abondance de ces organismes.

Le sorgho-soudan et le sarrasin se sont démarqués comme étant associés à une plus grande abondance de champignons symbiotiques bénéfiques et aux groupes bactériens fonctionnels liés à la nitrification. Le profil racinaire diversifié et les exsudats racinaires seraient en partie responsables des effets mesurés. Cette étude démontre une fois de plus qu’il est possible d’influencer la diversité microbienne de nos sols par la rotation et l’intégration de cultures de couverture et fourragères et ainsi améliorer la santé des sols et ses fonctions « immunitaires ».

Cela dit, il est toujours important de privilégier un mélange multi-espèces pour en améliorer sa résilience, mais il est également crucial de se rappeler que le choix des plantes dans le mélange influence directement la communauté microbienne du sol et sa capacité à agir comme un facteur de réussite pour nos cultures.

Source: Harini Aiyer, Bourlaye Fofana, Tandra Fraser, Claude Caldwell, Andrew McKenzie-Gopsill, Aaron Mills, and Adam Foster. 2022. Choice of cover crop influences soil fungal and bacterial communities in Prince Edward Island, Canada. Canadian Journal of Microbiology68(7) : 465-482. 

*Texte réalisé par Caroline Matheau, en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte ne relèvent toutefois que de l’auteure et n’engagent pas le CQPF.

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