« Ces essais permettent de caractériser la réponse de la culture à l’azote et, ultimement, de connaître la bonne dose à appliquer », rappelle Gabriel Deslauriers, directeur de la recherche au Groupe Pleine Terre. Cependant, comme cette réponse dépend de nombreux facteurs, dont des conditions météorologiques annuelles, ajoute l’agronome, pour s’approcher de la réalité terrain, les essais doivent être faits sur plusieurs années.
Il est crucial de bien planifier les essais, autrement les données collectées pourraient s’avérer inutilisables.
1- Le choix du site
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Une semaine après avoir engrangé de fortes hausses, les principaux grains repartent de plus belle à la baisse.
On doit d’abord choisir les bons sites, c’est-à-dire des blocs de champ ayant une bonne uniformité de texture, de propriétés physicochimiques, de drainage et de nivellement. Et puisque tous les champs sont différents, si la culture est pratiquée dans plusieurs champs, des blocs devront être retenus dans chacun d’eux.
2- Déterminer les doses, le moment, les parcelles
Ensuite, on doit déterminer le dispositif expérimental?: les doses d’azote à appliquer, le moment de leur application, sur de petites ou de grandes parcelles. Le choix de la grandeur des parcelles dépend de l’équipement dont dispose le producteur. Pour celui qui a des capteurs de rendement et un contrôleur de taux sur son applicateur, on opte le plus souvent pour de grandes parcelles.
Selon Gabriel Deslauriers, dans de grandes parcelles de céréales, par exemple, l’installation du dispositif doit tenir compte de la largeur et du nombre de rangs du semoir, ainsi que de la largeur de l’épandeur et de la batteuse. Dans de petites parcelles, elle doit être fonction de la largeur d’épandage après la levée. Dans un cas comme dans l’autre, il faut aussi savoir de quel côté débuteront les travaux.
3- La récolte
Puis, quand vient le moment de récolter, la récolte des parcelles d’essais doit, bien entendu, être réalisée à part de celle du reste du champ. Ainsi, il sera possible d’évaluer les rendements de ces parcelles et donc de connaître la réponse de la culture aux doses d’azote ayant été appliquées.
Le producteur qui a des capteurs de rendement pourra établir des cartes de rendements. En leur absence, pour les grandes parcelles, il pourra recourir à la pesée à l’aide d’une balance à grains commerciale. Pour les petites parcelles, il devra procéder à une récolte manuelle.
4 – Analyse des données
Après avoir bien structuré les données compilées et rassemblé les notes et les photos prises au cours de la saison, le producteur pourra enfin analyser et interpréter les résultats obtenus. S’il a peu d’expérience en la matière ou qu’il manque de temps, il gagnera à faire appel à un conseiller, que ce soit pour cette étape ou l’ensemble du processus. Car les essais à la ferme demeurent le meilleur moyen de comprendre ce qui se passe dans ses champs et de savoir ce qui pourrait être amélioré au besoin.

Pour en savoir plus sur les essais de fertilisation azotée et les paramètres à considérer, procurez-vous le feuillet technique Planification et réalisation d’un essai de fertilisation azotée à la ferme au www.craaq.qc.ca.
*Cet article est issu d’une collaboration entre le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) et Le Bulletin des agriculteurs.
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