Au temps où l’on semait le maïs sur des buttes espacées aux 40 pouces et que la récolte était manuelle, il était primordial que les sélectionneurs choisissent des génotypes qui ne produisaient qu’un seul gros épi par plante. En effet, on souhaite que tous les grains soient sur le même épi puisque le temps accordé à cueillir un épi est le même peu importe sa taille. Pourtant, le maïs peut produire 3-4 épis si on lui donne amplement d’espace.
Or, depuis que la récolte du maïs s’est mécanisée, les sélectionneurs ont graduellement accordé moins d’importance au nombre d’épis par plante. Malgré tout, les hybrides commerciaux obtiennent généralement leur meilleur rendement à des peuplements qui préviennent la production d’épis surnuméraires.
Cependant, des conditions qui retardent la fertilisation des ovules peuvent empêcher l’épi principal, normalement positionné plus haut sur la tige, de réprimer le développement de ceux situés plus bas. En fait, ce phénomène est normalement sans conséquence parce que la maturité du deuxième épi est semblable au premier. Toutefois, quand ce deuxième épi est nettement plus petit que le premier, la moissonneuse-batteuse peine à bien égrainer les épis de taille variable, provoquant ainsi des pertes à la récolte. Dans ce cas, on aurait souhaité avoir un seul épi par plante.
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D’un autre côté, il arrive que plusieurs épis se développent au même nœud. Ce phénomène mène normalement à de grands écarts de maturité entre les épis fertilisés et à une teneur en eau variable des grains. Lorsqu’on y regarde de près, ces épis naissent à différents endroits sur le pédoncule – l’organe qui soutient l’épi principal.
On attribue ce désordre à des stress survenus lors de la formation des organes reproducteurs, c’est-à-dire aux stades v6-v7. Ainsi, on impute ce dérèglement à des excès de vent ou de chaleur, à une phytotoxicité des herbicides ou encore à des dégâts de la punaise brune (Euschistus servus euschistoides). Sur ce dernier point, la punaise cause souvent des malformations lorsque son bec-suceur touche les méristèmes.
En conclusion, la présence de plus d’un épi par tige n’a généralement pas beaucoup de conséquence, sauf dans les cas extrêmes où plusieurs épis producteurs de grain se retrouvent au même nœud.
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