La précision du semis est importante pour le maïs et le soya. Qu’en est-il pour les céréales ? Si on possède un planteur pour le soya, est-ce qu’on peut utiliser le même pour le blé ? Lors de la dernière Ontario Ag Conference, Dennis Pennington de l’Université d’État du Michigan a présenté les résultats de ses travaux sur le sujet.
L’uniformité sur le rang n’est pas tout à fait au point, mais le principal avantage du semis de précision pour le blé est un meilleur contrôle de la profondeur. Ce qui se traduit par une levée plus égale et facilite toutes les interventions subséquentes, de l’application de produits phytosanitaires jusqu’à la récolte.
« Le facteur clé pour un bon potentiel de rendement est de créer une canopée qui maximise l’interception de la lumière et qui utilise efficacement l’eau et les radiations solaires », souligne le spécialiste. L’unité utilisée pour mesurer cette couverture est l’indice de surface foliaire (Leaf Area Index ou LAI). Elle est le rapport de la surface des feuilles et tiges sur la surface du sol nu. La date de semis est un facteur qui vient en tête de liste, mais il y a aussi la profondeur de semis, l’espacement entre les rangs et la dose de semis. Chacun de ces facteurs de régie ont un effet sur les composantes du rendement.

Le tableau ci-dessus résume les données recueillies dans la cadre du projet YEN (Yield Enhancement Network) pour le blé d’automne récolté en 2021 en Ontario et au Michigan. On remarque que le nombre d’épis au mètre carré est la principale différence entre les champs avec un rendement au-dessus de la moyenne et ceux avec un rendement plus faible. Les caractéristiques mesurées en Europe sont très différentes. Le poids de 1000 grains (PMG) est plus élevé ainsi que le nombre de grains par épi. Toutefois, le nombre d’épis/m2 est beaucoup plus faible. « La période de remplissage des grains est plus longue en Europe qu’ici », explique le chercheur. Il est peu probable qu’on puisse reproduire la même chose dans nos conditions ajoute le spécialiste.
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Un semoir de précision permet le transport et le triage de chaque grain de semence et les laisse tomber avec un espacement uniforme dans le sillon. Le spécialiste a comparé un semoir à semis direct John Deere 1590 de type press drill, un planteur Monosem 4NG et un semoir Allemand Horsch pneumatique avec disques de semis pour semer les grains individuellement. Les résultats obtenus indiquent une meilleure répartition des grains sur le rang avec les planteurs de précision, qui se traduit par un nombre de talles plus stable et une émergence plus uniforme des épis. « Ceci améliore l’efficacité des fongicides appliqués au stade T3 pour le contrôle de la fusariose de l’épi », précise le chercheur. Le contenu en vomitoxines (DON) était significativement plus faible pour les parcelles avec le planteur de précision.
L’espacement entre les rangs demeure un point important pour le choix du planteur. Des essais ont été réalisés pour comparer 5, 7,5, 10 et 15 po. (12,5, 18,75, 25 et 37,5 cm). Les résultats ont démontré qu’il y a peu de différence jusqu’à 10 po. « Mais les rendements sont plus faibles à 15 po », note Dennis Pennington. Certains planteurs de précision offrent maintenant la possibilité d’un espacement de 5 po comme Pottingher. « Je suis surpris des résultats obtenus par des producteurs qui en ont fait l’acquisition. Ils obtiennent d’excellents rendements. »
Source : Corn+soy+wheat Handbook, Ontario Ag Conference 2021