La nouvelle certification des semences reçoit un accueil mitigé

Publié: 4 mai 2023

La nouvelle certification des semences reçoit un accueil mitigé

Le secteur agricole a répondu de manières diverses aux mesures qui seront adoptées vis-à-vis les nouvelles variétés de semences au Canada, qu’elles soient le fruit d’une modification génétique (OGM) ou d’une manipulation de leur génome. Si les Producteurs de grains du Québec (PGQ) et la Fédération canadienne de l’agriculture accueillent bien la nouvelle, la réception est plus mitigée du côté de l’UPA et des producteurs biologiques. Ces derniers surtout craignent l’introduction et la production de produits qui pourraient mettre en danger leur certification.

C’est le 3 mai qu’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a annoncé la mise à jour des directives sur la réglementation des semences. Cette dernière comprend plusieurs mesures, issues d’un travail de consultation qui a duré quatre mois en 2021. Un comité gouvernement-industrie sera créé pour discuter des nouveaux produits OGM. Une base de données de Semences Canada sur les variétés canadiennes sera mise à jour, tout en faisant l’objet d’une surveillance du fédéral.

Si le gouvernement fédéral met l’emphase sur la transparence, les opposants critiquent l’enregistrement volontaire des semences issues de l’édition génomique alors qu’ils réclamaient que toute modification fasse l’objet d’un contrôle. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) indique qu’elle a mis en place « une approche axée sur le produit qui met l’accent sur les caractéristiques du produit végétal final, plutôt que sa méthode de création ». Les végétaux qui devront faire l’objet d’une évaluation sont ceux-ci:

  • les végétaux  dans lesquelles de l’ADN d’une autre espèce (ADN étranger) a été introduit ; et
  • les végétaux qui possèdent de caractères nouveaux et qui ont la capacité de nuire à l’environnement.

Dans l’édition génomique, le génome est modifié sans gène étranger, il n’est donc pas considéré par le gouvernement fédéral comme un organisme modifié génétiquement (OGM). Souvent associé à la technologie CRISPR, de l’ADN est retiré à un endroit précis d’une cellule pour modifier le gène, une méthode dite moins coûteuse que par manipulation des gènes qui emprunte des caractéristiques d’une autre espèce.

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Les PGQ soulignent d’ailleurs l’apport de variétés face aux changements climatiques. « Nous saluons la mise à jour des directives en matière de sélection végétale de l’Agence canadienne d’inspection des aliments qui permettra aux producteurs d’acquérir de nouvelles variétés végétales améliorées. Cette mesure renforcera la capacité des producteurs à s’adapter aux conditions climatiques de plus en plus imprévisibles. En effet, les variétés végétales émanant de l’édition génétique et étant jugées sécuritaires par Santé Canada, sont notamment conçues pour être plus résistantes à la sécheresse, aux températures extrêmes, aux maladies et aux ravageurs », a déclaré le président des PGQ, Christian Overbeek, dans un communiqué de presse.

Bien que la Filière biologique fasse partie du comité gouvernement-industrie, elle craint les problèmes de traçabilité et de capacité à vendre leurs produits ici et à l’étranger dans ces conditions.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.