La Journée « Portes ouvertes » Pôle d’excellence en lutte intégrée (PELI) s’est déroulée le 26 juillet dernier sur trois lieux différent. Quatorze stations et conférences ont démontré des techniques de lutte intégrée de type biologique, mécanique et chimique. La Ferme expérimentale d’Agriculture et Agroalimentaire Canada située à Sainte-Clotilde a fait l’objet des premières visites, suivi par un tour chez les Maraîchers Bec Sucré de Saint-Isidore-de-Laprairie, pour finir chez les Maraîchers JPL. Guérin & fils à Sherrington. Tous ont partagé leurs expériences avec divers outils et machineries visant la réduction des pesticides dans leurs champs.
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Selon le PELI, 67 personnes ont participé à l’événement. « Avec les journées d’observation et d’échange sur les fermes, le PELI souhaite favoriser les échanges, permettre d’observer des choses différentes et voir différentes machineries en action. Il y a des gens de l’industrie, des clubs conseils, des producteurs, etc. On souhaite que tout le monde réussisse à travailler ensemble », selon Anne Ammerlaan, coordonnatrice du PELI. Cette journée tombait à point, quelques jours après l’annonce du gouvernement de vouloir restreindre l’utilisation de certains pesticides. Le Ministère de l’environnement a d’ailleurs comme objectif de réduire de 25 % les risques associés à l’utilisation des pesticides d’ici 2021.
Les participants ont pu observer entre autre une station animée par Danielle Thibodeau qui a expliqué que les charançons de la carotte en sont maintenant à trois générations par saison en raison des changements climatiques. Ce développement force les producteurs à faire davantage de dépistages afin de contrôler les populations. L’érosion éolienne a aussi fait l’objet de discussion puisque ce dernier est un enjeu important dans la région. Les essais démontraient différentes cultures de couvertures pour palier au problème. La démonstration de relâchement de trichogrammes via drone dans le maïs sucré ou encore l’utilisation de mouches stériles pour contrer la mouche de l’oignon ont attiré l’attention chez les producteurs, tout comme le compagnonnage du chou kale dans les cultures de brocoli afin de réduire la présence de prédateurs.
Ce type d’activité répond à la mission du PELI de réunir les différents acteurs du milieu et faire partager les connaissances dans le domaine de la lute intégrée. « Certaines personnes ont un niveau de connaissance de la lutte intégrée alors que d’autres ne savent pas ce que c’est. Il y a beaucoup de curiosité ».
Le Pôle d’excellence en lutte intégrée a été créé en octobre 2012 par les producteurs maraîchers de la Montérégie Ouest. La direction est assumée producteurs maraîchers et de grandes cultures avec le soutien du CLD des Jardins-de-Napierville.
Selon Mme Ammerlaan, le but de l’événement organisé par le PELI n’était pas tant de faire découvrir de nouvelles techniques que de démontrer ce qui est déjà utilisé avec succès par différents producteurs. Les chercheurs de d’Agriculture et Agroalimentaire Canada ont d’ailleurs incité les producteurs présents à avoir recours à leurs services, que ce soit pour tester certaines techniques ou simplement répondre à des questions. « On veut amener les gens à penser autrement que par un calendrier d’arrosage à suivre (…) L’utilisation des pesticides a servi « d’assurance » pour maintenir un rendement mais il y a d’autres moyens et outils disponibles. Il faut voir la lutte intégrée comme un risque qui permet en bout de ligne d’arriver au même résultat, et qui soit économique », explique la coordonatrice du PELI.
Mme Ammerlaan souhaite que l’expérience incitera les acteurs du milieu à s’unir pour rentabiliser des techniques qui explorent d’autres avenues que les pesticides et dont les bénéfices ont fait leurs preuves chez certaines producteurs.