Le groupe Concertation Grains Québec a préparé une fiche technique sur la détection et la prévention des mycotoxines dans le maïs-grain. Les mycotoxines engendrent des pertes économiques liées à une baisse de rendement, à une réduction de la qualité et à l’augmentation des coûts de production animale. Les effets négatifs sur la santé varient selon les espèces animales et le type de mycotoxine en cause. D’ailleurs, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) propose un tableau des niveaux maximaux de contaminants pour les aliments du bétail sur son site Internet.
Pour les producteurs, plusieurs points de régie peuvent réduire les risques.
1- D’abord, le choix de l’hybride de maïs. Certains d’entre eux offrent une meilleure résistance aux infections causées par divers champignons pathogènes produisant les mycotoxines. Malheureusement, aucun hybride n’est complètement résistant.
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2- Les hybrides transgéniques (Bt) procurent une résistance à certains insectes lépidoptères. Ces insectes peuvent endommager les épis de maïs et créer des portes d’entrée pour les spores. Il faut donc choisir la bonne technologie Bt en fonction des ravageurs présents dans le champ.
3- L’utilisation d’un hybride mal adapté, avec une maturité trop tardive pour la région ou une faible tolérance aux stress abiotiques, comme la sécheresse, peut augmenter le risque de développement ou d’accumulation de mycotoxines.
4- La gestion des résidus peut contribuer à réduire l’inoculum présent. Un travail de sol conventionnel ou la récolte des résidus diminuent leur quantité en surface. Cependant, les spores des agents pathogènes peuvent être transportées sur de longues distances par le vent ou par les éclaboussures causées par la pluie et tout de même infecter les champs.
5- Une fertilisation adéquate des plantes permet de prévenir les carences et de maintenir la santé de la culture. Mais un excès d’azote peut densifier le canopée et favoriser la germination des spores des champignons pathogènes.
6- La date et la profondeur de semis peuvent également influencer le risque d’accumulation des toxines. Un semis tardif entraîne une maturité plus tard en saison, sous des conditions plus fraîches et humides favorables à une infection. Une profondeur de semis inégale génère une variabilité de croissance, accentuant le stress des plantes, les rendant plus propices à la formation des mycotoxines.
7- Une application de fongicide au stade de la sortie des soies peut réduire l’incidence de la maladie. Toutefois, leur efficacité varie selon les études.
8- La récolte d’un champ à risque élevé doit être faite le plus tôt possible. Le dépistage des épis plus tôt en saison permet d’identifier les champs problématiques.
9- Un bon réglage de la moissonneuse-batteuse permet de minimiser les risques. Des ajustements de la vitesse, le réglage du ventilateur, l’ajout d’un tamis ou système d’aspiration pour éliminer le grain malade et les poussières peuvent significativement réduire la proportion de grains contaminés dans un lot.
10- Après le séchage du grain, il faut s’assurer de le refroidir avant son entreposage.
11- Les conditions d’entreposage sont primordiales. Le grain doit être entreposé dans un endroit propre, exempt de poussières contaminées et conservé à des températures entre 1 et 4?oC. Sans compter qu’il doit avoir un taux d’humidité inférieur à 15?% pour un entreposage à court terme ou inférieur à 13?% pour un entreposage à long terme.
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