La pluie se fait rare depuis le début du mois à plusieurs endroits de la province. Les cartes à la fois d’Agriculture Canada et d’Agrométéo indiquent que les niveaux de pluie reçue se situent au-dessous des moyennes pour cette période de l’année. Les niveaux sont encore acceptables en général si on compare depuis le début de la saison de croissance, mais le portrait se dégrade pour les 30 derniers jours.


Le Québec est séparé en deux avec à l’ouest une humidité acceptable ou supérieure pour cette période de l’année, alors que plus on se dirige vers l’est, plus le portrait se dégrade avec un déficit de pluie. La situation est la plus critique dans le Bas-Saint-Laurent avec 32% et 43% de pluie reçue par rapport aux pourcentages de précipitations moyennes pour la période de 1980 à 2021. La Beauce et le Saguenay sont également en territoire négatif pour les précipitations, tout comme l’Estrie.

En Montérégie, où une canicule s’est installée pour plusieurs jours, l’inquiétude commence à se faire sentir. Pour l’instant, le temps sec n’a pas eu trop d’impacts, note l’agronome Patricia Leduc du Club Agri Conseils Maska. « La demande en eau pour les cultures à ce temps-ci de l’année est moins grande, donc pas d’impact majeur. Le principal souci est si des grains n’ont pas germé par manque d’humidité. La différence de développement peut avoir un impact sur le rendement du maïs en particulier. »
Elle ajoute que les champs visités jusqu’à maintenant par elle et ses collègues ne sont pas vraiment affectés. « La levée est uniforme dans la majorité des champs de maïs et soya, mais on observe quelques grains qui vont lever avec un délai dû à un semis un peu plus superficiel ou fait dans du sol plus sec. C’est pire dans les sols argileux où la préparation de printemps a fait des mottes », ajoute-t-elle.
La productrice Johanne Van Rossum de Sainte-Brigide constate aussi que les sols lourds semblent éprouver plus de difficultés. Le type de travail fait au champ influence aussi la levée. « Le maïs est émergé pour la plupart. Il y a quelques plants manquants dans les sols plus difficiles (sols lourds), mais la population est acceptable. La population de soya est moins uniforme, surtout dans les champs en travail réduit avec beaucoup de résidus. Le temps froid a ralenti l’émergence selon moi et maintenant c’est le temps sec. On surveille la population finale de près. Pour le moment, il n’est pas question de resemer », indique la productrice.
La bonne nouvelle est que du temps plus frais est annoncé pour la semaine prochaine, tout comme de la pluie, une météo qui sera favorable à l’ensemble des culture, dont le blé d’automne et de printemps qui accueilleront avec soulagement plus d’humidité.
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