Dans leur planification stratégique 2024-2027, les Éleveurs de porcs du Québec misent sur les 12 grands principes structurés en trois axes pour tourner la page sur la période la plus sombre de son histoire. Le président, Louis-Philippe Roy, a profité de la présence du ministre de l’Agriculture lors de l’assemblée générale le 6 juin 2024, à Saint-Hyacinthe pour demander un soutien financier pour faire cette transition.
Le dévoilement de la planification stratégique a eu les allures d’une fête avec la distribution d’enveloppes dans laquelle on retrouvait un porte-clé sur lequel est accrochée la clé du succès. Un logo autour de ce plan a aussi été créé sur lequel on retrouve trois mots qui ont aidé à définir les axes de cette planification stratégique : prospérité, pérennité et fierté. Un t-shirt avec le logo a aussi été offert à tous les participants. Ce logo sera utilisé dans le cadre des activités liées à la planification stratégique de l’organisation. Toutefois, les participants n’avaient pas tellement le coeur à la fête, car un grand chantier reste à réaliser.

La dernière année a été marquée par la contraction de la production porcine, du jamais vu dans l’histoire de l’organisation qui a été fondée en 1966. Cette réduction est le fruit de la fermeture d’abattoirs par Olymel, de son intention de réduire le nombre de porcs abattus et de la mise en place du programme de retraits temporaires par les Éleveurs de porcs. À la fin de l’année financière au 31 décembre 2023, déjà le nombre de porcs avait diminué de 3,5% en un an.
Un soutien conditionnel
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Lors de son allocution, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), André Lamontagne, a salué l’effort démontré par les Éleveurs de porcs dans sa planification stratégique de représenter tous les intérêts de la filière. « Je sens l’intention de prendre un leadership fort au sein de la filière », a-t-il dit.
Le ministre a aussi mentionné que toutes les instances gouvernementales seront derrière les Éleveurs dans leur réussite. « Tout le monde a un intérêt à ce que vous ayez du succès, que vous passiez à travers tout ça et que vous en sortiez plus fort », a-t-il dit.
Il a toutefois insisté sur le fait que le gouvernement québécois en fait déjà beaucoup pour son agriculture en aide financière. Il exhorte l’organisation à rechercher d’abord la rentabilité par les marchés.
Sans pouvoir l’annoncer officiellement, le ministre a dit que l’entente conclue avec l’UPA le lundi 3 juin, renferme un élément pour les aider. Il ne reste qu’à faire accepter l’entente par le conseil des ministres. « Dans les prochains jours, il y a quelque chose qui va être annoncé et qui devrait aider », a-t-il dit.
En entrevue, Louis-Philippe Roy, qui a insisté auprès du ministre pour une aide, a précisé que ce dont les éleveurs ont le plus besoin pour l’instant, ce sont des liquidités. « Ce qu’on s’attend surtout, c’est de l’aide au niveau des liquidités, c’est ce qui est prioritaire, a-t-il dit. Avec l’inflation, l’augmentation des taux d’intérêt, des cotisations à payer en 2024, des baisses de prix de convention pour permettre à la filière dans son ensemble de rester en vie, il y a des impacts à ça. On souhaite que dans les annonces qui vont être faites, il y ait des aides à court terme qui nous aident à passer au travers. »