Coûts de production du lait en hausse à la ferme

Publié: 2 novembre 2021

Coûts de production du lait en hausse à la ferme

La Commission canadienne du lait (CCL) a proposé une hausse du prix du lait à la ferme de 8,4%. La décision vient mettre en lumière les hausses de prix affichées à la ferme. La CCL a d’ailleurs dévoilé le 1er novembre sa plus récente étude sur les coûts de production à la ferme, indexée aux trois mois se terminant en août 2021 et les résultats préliminaires de l’étude de 2020.

Le rapport indique que le coût de production (CdP) d’un hectolitre uniformisé de lait en 2020 était de 85,42 $, une
augmentation de 2,8 % comparativement au CdP de 2019. La hausse est surtout attribuable à l’augmentation des
coûts en espèces (2,36 $/hl), ce qui comprend les aliments achetés, le travail à forfait, les terres et bâtiments (réparation et entretien) et la main-d’œuvre salariée.

Toutefois, en tenant compte de l’indexation des trois derniers mois depuis août 2021, les coûts ont augmenté de 13,4% par rapport à août 2019. Le CdP estimé est donc de 92,20 $ par hectolitre.

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« Les coûts associés aux aliments achetés ainsi qu’au carburant et aux lubrifiants ont augmenté considérablement: la plupart des autres indices ont connu des hausses allant de négligeables à considérables. Les événements environnementaux et l’accélération de l’inflation durant la pandémie de COVID-19 sont les principaux facteurs qui expliquent la hausse des indices pour la période de juin à août 2021 », indique le rapport.

L’augmentation pour les coûts en espèce est de 18,7%. Les hausses les plus importantes proviennent du carburant et combustible (30,5%), de l’engrais et des herbicides (28,1%) et des honoraires professionnels (30,1%).

Les coûts en capital ont, pour leur part, connu une hausse de 3,8% et ceux liés à la main-d’œuvre de 8,3%.

Près de 36% des fermes laitières du pays se trouvent au Québec.

Une hausse des prix refilée à l’épicerie?

La hausse des prix proposée par la CCL fait couler beaucoup d’encre sur la hausse que devra encaisser le consommateur. Il ne s’agit pas cependant d’une équation systématique, indique Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à Financement agricole Canada.

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Prix de la nourriture au détail vs le prix des produits laitiers, de janvier 2010 à juin 2021. Source: Jean-Philippe Gervais.

En fait, une augmentation du prix à la ferme ne se reflète pas systématiquement par une hausse équivalente au détail. Dans le cas des produits laitiers, ce transfert est élastique, souligne l’économiste. Le prix moyen de transmissibilité est de 0,22, ce qui signifie qu’une hausse de 8% du prix payé se reflèterait par une augmentation du prix du lait de 1,8% dans le marché au détail, toutes choses étant égales par ailleurs, avance M. Gervais dans une intervention sur Twitter. Autrement dit, la hausse en épicerie est cinq fois moins élevée.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.