Alors que près de 1000 employés de l’abattoir de bœuf de Cargill à Guelph, en Ontario, sont en grève depuis le 27 mai, une autre grève a un impact sur le secteur des productions animales, celle l’usine de trituration de tourteau et de canola Viterra de Bécancour, au Centre-du-Québec.
La grève de l’usine de Cargill a peu d’impact au Québec, tant au niveau des producteurs que des marchés. « Les constats de nos équipes sur le terrain, c’est que ça ne fait pas de soubresaut. On suit la situation de très près », explique l’agent de communication Julien Levac-Joubert des Producteurs de bovins du Québec. L’abattoir abat de 15 à 30% des bouvillons et environ un tiers des vaches de réforme du Québec.
Le 26 mai 2024, les employés de Cargill, membres de la section locale 175 du Syndicat des travailleurs unis du commerce (TUAC), ont rejeté à 82% un règlement négocié. Les enjeux touchent les revendications salariales. En avril, les employés avaient donné un mandat de grève à 99%.
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Une grève qui fait mal
Même son de cloche sur les marchés. Le stratège des marchés Simon Brière de RJO’Brien n’est pas très préoccupé par la grève à l’usine de Cargill. En revanche, celle à l’usine Viterra le préoccupe davantage. Cette usine est la principale usine de trituration de soya et de canola au Québec.
Les membres de la section locale 2022 d’Unifor à Bécancour ont déclenché la grève le dimanche 26 mai dernier. Encore une fois, les questions salariales sont au cœur du litige.
Selon Simon Brière, la grève chez Viterra aura un plus grand impact en production animale, notamment en production porcine qui utilise de grandes quantités de tourteau de soya pour apporter les protéines nécessaires à l’alimentation.
« La grève a débuté il y a quelques jours, mais c’est maintenant qu’il faut prendre une décision d’importer du tourteau… et ça va créer une rareté », explique Simon Brière. Cette rareté poussera le prix du tourteau à la hausse. Le coût d’alimentation et donc de production sera affecté. Il ajoute qu’il y aura des délais de livraison.