Des pâturages sans clôtures physiques

Publié: 27 juin 2023

Gallagher, collier, pâturage virtuel

La technologie avance à une vitesse incroyable. Imaginez une vache qui se promène dans un champ et qui, en approchant d’une clôture virtuelle sait qu’elle ne peut pas aller plus loin. Elle arrête, exactement comme si le fil électrique y était, mais l’œil ne voit rien. Pas de clôture électrique. Rien.

Cette façon de faire permet de garder des animaux dans enclos virtuel sans qu’il n’y ait de clôtures physiques. Les animaux peuvent même être déplacés d’une parcelle à l’autre sans que l’éleveur n’ait à se rendre dans le pâturage. 

Comment ça fonctionne?

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Les vaches sont munies d’un collier muni d’une pile et de panneaux solaire. Le collier est relié à un satellite de géolocalisation par GPS. L’information est envoyée à une application mobile utilisable par l’éleveur. Celui-ci peut alors délimiter les parcelles sur cette application mobile. Lorsque la vache s’approche de la limite de la parcelle, le collier détecte la ligne tracée sur l’application. Il émet alors un signal sonore.

Souvent, après l’entraînement, un seul signal sonore est suffisant pour que la vache comprenne qu’elle doit reculer. Si elle persiste et dépasse la limite, la vache recevra une décharge électrique. Après trois décharges électriques, le collier se déconnecte et ne conserve que la fonction GPS. L’éleveur est alors avisé par une alarme sur son téléphone qu’une vache s’est échappée. Grâce à la géolocalisation, l’éleveur sait exactement où se trouve la vache et peut aller la chercher. Une phase d’apprentissage est recommandée pour permettre aux animaux de savoir comment fonctionne le collier.

L’éleveur peut utiliser ce système pour subdiviser des parcelles et déplacer les vaches d’une parcelle à l’autre. Cela permet de contrôler la rotation des pâturages. 

Le Réseau des fermes professionnelles expérimentales bovins laitiers et viande en France a fait une vidéo diffusée sur YouTube qui explique bien le fonctionnement et les intérêts d’une telle technologie. Ses essais ont démontré que le système fonctionne et que les animaux apprennent facilement à l’utiliser et à rester dans la zone définie par l’éleveur. Ils ont aussi démontré qu’il n’y avait pas d’impact sur la croissance des animaux. La géolocalisation constante sécurise aussi l’éleveur puisqu’il peut savoir où sont ses animaux à tout moment. De plus, cet outil facilite le travail de l’éleveur dans les endroits où l’installation de clôtures pourrait être problématique. Un aspect négatif a cependant été l’accessibilité au réseau qui n’était pas toujours optimal.

Dans une vidéo des Chambres d’agriculture France sur YouTube, l’éleveur français Florentin Genty explique que ça lui a permis de réduire son temps pour les changements de parcelles. Il a aussi pu faire pâturer des endroits qu’il n’aurait pas fait pâturer autrement, comme sous les pommiers le long d’une route. Il aime avoir toutes les informations sur les déplacements des vaches et même lorsqu’elles ont pris un choc électrique.

Quelques compagnies offrent ce genre de système. La compagnie Gallagher offre notamment, dans son application mobile, des cartes thermiques qui permettent de déterminer les champs les plus productifs. Cela aide à déterminer, toujours de façon virtuelle, dans quel champ déplacer ses animaux.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.