Après avoir affiché une augmentation continue dans les dernières années, la consommation de viande recule depuis un an, rapporte Bloomberg. Les niveaux records ont laissé place à des diminutions marquées: aux États-Unis, les ventes ont chuté de 12%, en Europe de 1% et un des pays les plus réputés de la planète pour sa consommation carnée, l’Argentine, a vu ses ventes reculer de 4%.
La tendance a débuté en octobre dernier et ne montre pas de signe d’essoufflement. L’indice des prix de la viande des Nations-Unis augmente depuis les huit mois consécutifs, sa série la plus longue depuis 2011, et affiche des niveaux près des records.
La COVID-19 est en cause puisque la pandémie a mené à des interruptions dans les abattoirs et les installations de coupe de viande, ce qui a réduit l’offre disponible sur les marchés. Les familles se sont tournées de plus en plus vers d’autres sources de protéines à la suite de la hausse des prix qui ont suivi, ce que certains analystes interprètent comme étant un possible tournant dans la demande mondiale de viande.
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Même s’il est vrai que la demande pour la viande est affectée à chaque récession, la différence cette fois-ci serait l’offre dans les produits pouvant faire office de substitut. La hausse des ventes pour ces produits est notable sur les cinq continents.
Le graphique ci-dessous (en anglais) montre que les ventes de produits substituts à la viande ont augmenté de 70% dans la dernière décennie.

La consommation de viande est fortement liée aux revenus disponibles. Dans cet autre graphique (en anglais) , la consommation augmente avec le revenu par habitant.

Depuis un an, les hausses de prix sont notables partout, à des degrés divers. La viande de poulet a enregistré les augmentations les plus fortes aux États-Unis (64%) et au Brésil (58%). La viande de boeuf n’est pas en reste dans ces deux pays avec des gains de 43%. L’Europe et la Chine ont aussi connu des hausses des prix, mais de manière moins marquée.

Cet épisode pourrait être éphémère également avec la reprise de la production qui devrait augmenter l’offre sur les marchés. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, mieux connue sous son sigle anglais de FAO, prévoit une reprise de la consommation de 1,2% en 2021, après le déclin de 0,7% en 2020. Une partie de la hausse est liée au rebond du cheptel porcin en Chine qui a été décimé par la grippe porcine africaine dans les dernières années. Des analystes soulignent cependant que ces chiffres sont incomplets puisqu’ils relient systématiquement reprise de la production avec une reprise équivalente de la consommation.
Il faudra voir également les tendances générationnelles puisque les plus jeunes ont tendance à moins consommer de viande, ce qui est vrai dans des pays comme la Chine où la hausse des coûts pour les produits carnés a été modérée dans la dernière année.